TOUT EST DIT

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dimanche 16 mai 2010

Ceux qui ne veulent pas d'enfants envahissent Paris

"Nous ne sommes pas des monstres!" C'est pour prouver à leurs détracteurs qu'on peut être sain d'esprit et ne pas vouloir d'enfant que Théophile de Giraud et Frédérique Longrée organisent ce samedi 15 mai la seconde édition de la fête des non-parents, la première en France.

Qui sont ces non-parents, qui se disent victimes du conformisme social ambiant? "Le phénomène touche tout le monde, estime Théophile de Giraud, mais il est bien sûr plus facile de résister à la pression quand on a des connaissances et une certaine éducation. Dans mon entourage, les childfree sont des gens très ouverts, de bon niveau scolaire. Ce sont souvent des idéalistes".

Concrètement, il existe trois "types" de non-parents.

Il y a les simples childfree - appellation venue des Etats-Unis: ceux-là ne veulent pas d'enfants et entendent qu'on les laisse tranquilles. Et puis il y a les anti-natalistes et les dénatalistes, qui prônent une diminution de l'espèce humaine, notamment pour la protection de l'environnement. Les trois courants seront représentés à la fête par trois personnalités, invitées d'honneur: Noël Godin, humoriste belge anarchiste, Corinne Maier, psychanalyste et auteur du très controversé No Kid, quarante raisons de ne pas avoir d'enfants. Sera également présente Laure Nouahlat, journaliste à Libération et feu Siné-Hebdo, partisane de la décroissance économico-démographique.

A en croire l'organisateur de la fête des non-parents, le mouvement childfree est en pleine expansion et s'étend au-delà de l'Atlantique. Et de confirmer cette impression par un chiffre: "Une étude publiée par Philomag l'année dernière, révélait que 10% des Français n'ont pas d'enfants et n'en veulent pas."

Service rendu à l'humanité, protection de l'environnement, envie de jouir de sa propre existence sans entrave, tels sont les principaux arguments de ces citoyens à contre courant. Mais s'ils assument pleinement leur choix de vie, celui-ci n'est pas toujours facile à vivre: il leur vaut de fréquentes remarques, parfois des insultes. "En tant qu'homme je n'ai pas à me plaindre, d'autant que je vis dans un milieu artistique et anarchiste, précise Théophile de Giraud, auteur du pamphlet L'art de guillotiner les procréateurs. Mais les femmes subissent beaucoup de pressions".

"C'est au niveau sociétal que nous voulons agir, renchérit le militant. Partout est véhiculé le modèle d'une famille heureuse ; dans les publicités, les médias. Il faut briser ce tabou, que nous puissions être respectés dans notre choix." Tous les jours, l'anti-nataliste reçoit dans sa boîte mail - outre des injures - des témoignages de childfree victimes de cette pression, dont celui de Didier. Lui qui ne voulait pas d'enfants, au grand dam de sa femme et même de sa sœur, a fini par être envoyé chez un psy, un véritable choc pour lui. "Ce qui est le plus dommage, ce sont les gens qui ne sont pas fait pour avoir des enfants, mais cèdent à la pression. Je ne pense pas que les enfants soient forcément malheureux par la suite, mais c'est malsain de pousser à cela."

Dénoncer cette pression sociale en s'amusant, tel est le but du rassemblement. Une première édition de la fête des non-parents, organisée l'année dernière à Bruxelles, avait déjà remporté un certain succès.

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