TOUT EST DIT

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dimanche 28 mars 2010

L'Allemagne paiera...


Les Allemands sont doublement coupables. D’abord, ils ont affiché pour 2009 un excédent commercial en dehors de la zone euro de 55 milliards d’euros, alors que le reste de la zone a enregistré un déficit de 35 milliards. Donc, sans les excédents allemands, l’euro serait plus faible, ce qui serait meilleur pour nos exportations et nos entreprises. Forcément, puisque tout le monde le dit.

Oui, mais… Les deux tiers du déficit commercial français, en 2009, sont faits dans la zone euro. Donc la surévaluation de l’euro ne peut expliquer qu’un tiers de notre déficit, au maximum. Qu’à cela ne tienne! Les Allemands sont coupables également à l’intérieur de la zone euro puisqu’ils enregistrent un excédent commercial de 80 milliards d’euros pour 2009 et la France un déficit de 28 milliards. Pourtant, c’est la même monnaie… Des esprits chagrins pourraient penser que ces évolutions profondément divergentes depuis quelques années sont dues à des différentiels de compétitivité et à une spécialisation plus forte. Mais Mme Lagarde a trouvé une explication plus originale: l’Allemand ne consomme pas assez! Si les Grecs sont dans une mauvaise situation, c’est parce que les Allemands ne leur achètent pas suffisamment d’olives pour leur permettre de prendre une retraite à 58 ans.

Il est parfaitement vrai que si les Allemands consommaient plus, leurs excédents seraient moins élevés et, peut-être, les déficits de leurs partenaires européens plus bas. Peut-être, car, qui sait, ils pourraient préférer acheter plus de vêtements chinois, plus de voitures japonaises et passer plus de vacances en Thaïlande…

Mais admettons ce présupposé qu’une croissance de la consommation allemande se déverserait sur ses voisins européens. Comment les conduire à consommer? La France peut leur donner de bons conseils. Au 4e trimestre, la consommation française a augmenté en rythme annualisé de 4%, ce qui a permis au Président d’annoncer que nous avions fait mieux que nos voisins. La moitié de cette croissance est due à l’automobile dopée par les primes publiques. Mais, du coup, les importations de voiture ont crû de 63%. Et comme les primes sont versées grâce au creusement des déficits, financés par l’épargne étrangère pour 60%, on arrive au paradoxe qu’on s’endette à l’étranger pour acheter des voitures à l’étranger!

Un je-ne-sais-quoi peut faire penser que les Allemands ne sont pas prêts à utiliser ce genre de recettes. Voilà peut-être pourquoi leur déficit public 2009 a été de 3,2% du PIB et, en France, de 8,2%.

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