L'Élysée se refuse à tirer un bilan négatifde 2009 et souligne que beaucoupde conflits sociaux ont été évités.
Nicolas Sarkozy a rejoint vendredi le Maroc avec son épouse Carla pour quelques jours de vacances près de Marrakech. Il s'y rend après avoir reçu, mercredi, le président du Conseil français du culte musulman. Et il doit rassurer les musulmans de France en pleine polémique sur la burqa. Un dîner de travail est d'ailleurs prévu avec le roi du Maroc.
Le président a été contrarié par la tournure prise par le débat sur l'identité nationale. Il a l'intention de multiplier dès la rentrée les signes d'apaisement, jusqu'à son intervention prévue le 4 février en clôture du grand débat lancé fin octobre. «Il vous réserve quelques surprises à ce sujet», laisse entendre son entourage. À propos de la burqa la consigne présidentielle est claire : c'est un sujet ultrasensible et il faut que «chacun évite d'en faire une affaire personnelle».
Si l'Élysée reste lucide sur les limites de la stratégie suivie par Éric Besson pour animer le débat, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il était outré par les attaques du PS contre le ministre de l'Immigration. «J'ai de la peine pour tous ces gens qui nous comparent à Pétain», a glissé Nicolas Sarkozy à son entourage, en louant le courage de son ministre. De façon générale, le président n'aime pas qu'on s'en prenne à un bouc émissaire… Ainsi a-t-il désapprouvé auprès de ses collaborateurs les attaques contre Raymond Domenech.
Sarkozy quitte Paris après une année aussi éreintante que la précédente. On l'a vu visiblement fatigué, après le sommet de Copenhague. Il regrette d'ailleurs la sévérité des commentaires sur l'échec de ce sommet, dont il estime avoir tiré le meilleur parti possible. Contrairement à l'année 2008, où il avait terminé en apothéose sa présidence du Conseil européen par le bouclage du paquet énergie climat, cette fin 2009 se termine sur une note douce-amère. Notamment à cause de la polémique autour de la candidature de son fils Jean à la tête de l'Epad.
L'obstacle des régionales
Néanmoins, l'Élysée se refuse à tirer un bilan trop négatif de 2009. L'entourage présidentiel souligne notamment la victoire de la majorité aux européennes. Et l'absence des grands conflits sociaux annoncés. «Nous n'aurions pas imaginé que le statut de La Poste passerait comme ça», commente un proche. L'Élysée souligne ainsi la liste des conflits qui ont été évités ou contournés : «Les restaurateurs et les routiers, la SNCF, le risque de généralisation de la grève à la RATP, la réforme des cours d'histoire-géographie».«Ça, c'est mon mois de décembre», a confié récemment Nicolas Sarkozy.
Fin décembre 2008, alors que les lycéens s'insurgeaient contre la réforme du secondaire, Sarkozy avait concédé que la France était «éruptive» et souligné qu'il s'attendait à une année difficile. Cette année, le chef de l'État semble se garder de tout pronostic. Tout juste concède-t-il à ses proches, comme une évidence, que ce ne sera «pas facile».
Le principal obstacle se présentera lors des régionales de mars. Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de participer personnellement la campagne - ce n'est pas «le rôle du président», a-t-il expliqué récemment lors d'une réunion avec les dirigeants UMP -, même s'il continuera de se déplacer dans les régions comme il l'a toujours fait. «Le moment venu, il prendra la parole», a néanmoins prévenu l'entourage du chef de l'État.
Il a demandé aux candidats de la majorité de s'engager à fond dans cette campagne parce que «le candidat qui assume les choses à moitié, il a tout perdu». Une allusion aux régionales de 2004 où Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin avaient choisi de déconnecter le scrutin des enjeux nationaux. Nicolas Sarkozy termine en revanche l'année en se félicitant de sa relation stabilisée avec son premier ministre, François Fillon. Et, selon son entourage, il juge même avec bienveillance ses ministres qui ont dansé dans un clip de l'UMP. «Il l'a vu dans l'avion pour Copenhague», confirme un proche. Il n'est pas sûr néanmoins qu'il l'aurait fait lui-même.
samedi 26 décembre 2009
Sarkozy prêt à affronter une année «pas facile»
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