TOUT EST DIT

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vendredi 13 novembre 2009

Touchés par la crise, les Français feraient moins d'enfants

Le moral bas des ménages et la montée du chômage pourraient avoir un impact à court terme sur la natalité, selon le bilan social de l'Insee.

La crise économique a un impact immédiatement mesurable sur l'emploi mais elle risque aussi d'affecter la natalité, prévient l'Insee dans une étude.
Cet à-coup, d'autant plus fort que les jeunes adultes sont les premiers touchés par le chômage, devrait toutefois être passager comme le montre l'exemple des précédentes récessions, relève l'édition 2009 de "France, portrait social", un ouvrage qui fait chaque année le point sur la société française.

Le nombre de naissances a augmenté de 1,9% en 2008 par rapport à 2007, à 834 000, et la France est, avec l'Irlande, le pays de l'Union européenne où la fécondité est la plus forte.

Le taux de fécondité a ainsi été de deux enfants par femme alors qu'il avait touché son plus bas niveau de l'après-guerre (1,66) au moment de la récession de 1993.

"La forte hausse du chômage, la baisse des revenus, l'incertitude croissance sur l'avenir modifieront vraisemblablement les comportements reproductifs des ménages, d'autant que les jeunes sont les premiers touchés", indique l'Institut de la statistique.

Les études montrent que la fécondité diminue avec un décalage d'un à deux ans par rapport à l'évolution économique, du fait du délai nécessaire pour concevoir - trois mois en moyenne - et du temps de grossesse (huit mois et trois semaines en moyenne).

Le retournement du marché du travail a entraîné près de 400 000 destructions d'emplois entre début 2008 et début 2009 et le taux de chômage en France métropolitaine est passé dans le même temps de 7,1% à 9,1% de la population active pour toucher près de 2,6 millions de personnes. Chez les actifs de moins de 25 ans, le chômage a augmenté de 3,3 points entre le début et la fin 2008, passant de 17,4% à 20,7%.

L'indicateur du moral des ménages à son très bas niveau

Le chômage élevé, note l'Insee, peut aussi inciter les jeunes à rester plus longtemps dans le système scolaire ou à reporter leur mise en couple, ce qui affecte le nombre de naissances à plus long terme.

Une baisse des revenus liée à la crise peut aussi conduire à une baisse du nombre d'enfants, ajoute-t-il.

A l'inverse, deux facteurs peuvent jouer en faveur de la natalité. Le "coût d'opportunité" des enfants - le revenu auquel un parent doit renoncer pour s'occuper de l'enfant - diminue avec la crise, et avoir des enfants peut être une stratégie pour réduire l'incertitude en valorisant la sphère privée.

Le parallélisme entre le déclin du produit intérieur brut et la baisse de la fécondité est avéré en France et dans les autres grands pays industrialisés depuis l'après-guerre, avec des naissances qui se sont raréfiées pendant la Grande Dépression des années 1930 puis après le choc pétrolier de 1973, et encore au moment de la récession de 1993.

"L'hypothèse que les couples repoussent leurs projets de fécondité à un avenir plus prospère semble confirmée, mais ce déclin est temporaire et souvent suivi d'une croissance de la fécondité au retour de la prospérité", indique l'Insee.

Plus encore que la corrélation entre PIB et fécondité, le niveau de confiance des ménages semble être un meilleur indicateur des comportements de reproduction.

En France, l'indicateur du moral des ménages, publié tous les mois depuis 1987 par l'Insee, a touché un plus bas record de -45 en juin 2008 et, même s'il est remonté de 10 points depuis, il reste inférieur à sa moyenne de long terme qui est -18.

"Le record historique de déprime de l'indicateur du moral des ménages, qui reste très bas depuis l'été 2008, et la montée rapide du chômage laissent penser que le niveau des naissances sera vraisemblablement touché à court terme", indique l'Insee.

"Mais au-delà de l'effet de report, le mouvement structurel d'augmentation de la fécondité ne devrait pas être remis en question par la crise économique", conclut l'Institut.

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