Aucun des potentiels repreneurs n'a déposé de chèque auprès du Tribunal de Commerce de Paris, dans les délais impartis.
L'avenir de la maison Christian Lacroix, en redressement judiciaire, semblait bien sombre en amont de l'audience prévue mardi au tribunal de commerce de Paris, aucun des repreneurs potentiels n'ayant dépos de chèque à temps, ce qui écarte a priori toute reprise dans l'immédiat.
Le sort des salariés est le plus inquiétant puisque dans le meilleur scénario, seuls onze d'entre eux, sur plus d'une centaine, pourraient conserver leur emploi.
Mais "les jeux ne sont pas fermés, tout est encore possible", insiste auprès de l'AFP l'administrateur judiciaire Régis Valliot, estimant que d'ici quelques mois de nouveaux acteurs pourraient encore émerger, même s'il reconnaît qu'il n'existe pas "de plan B prêt dans les trois semaines qui viennent".
Ni le cheikh émirati Hassan ben Ali al-Naimi, sur lequel la maison avait fondé beaucoup d'espoirs, ni le cabinet Bernard Krief Consulting (BKC), n'ont donc apporté de garanties financières à leurs propositions, selon M. Valliot. Ils avaient jusqu'à jeudi dernier pour le faire.
Suppressions de postes
Le tribunal pourrait ainsi trancher mardi en faveur du plan de redressement des propriétaires de la maison de couture, le groupe américain Falic. Ce plan prévoit la suppression de la plupart des emplois, et donc de la couture et du prêt-à-porter, et de payer les créanciers grâce aux licences Christian Lacroix.
Seuls 11 salariés resteraient pour gérer les contrats de licence des accessoires et des parfums de la maison.
Le tribunal peut aussi décider de rejeter ce plan, en considérant qu'il ne "maintient pas l'activité principale et ne sauvegarde pas assez l'emploi", et prononcer la liquidation judiciaire de l'entreprise, explique M. Valliot, tout en estimant que cette alternative, juridiquement possible, est "peu probable".
Dans ce cas, tous les salariés sont licenciés mais "le liquidateur peut alors vendre la marque aux enchères pour un prix qui pourrait être conséquent et qui permettrait de payer les créanciers".
Créée en 1987 avec l'appui du numéro un mondial du luxe LVMH qui l'a vendue en 2005 au groupe américain Falic, spécialisé dans le duty free, la maison Christian Lacroix a enregistré en 2008 dix millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de trente millions d'euros.
Le projet du cheikh, neveu du souverain du petit émirat d'Ajman (Emirats Arabes Unis), auquel était associé le couturier français, prévoyait un budget global de 100 millions d'euros pour l'apurement du passif, les pertes attendues au redémarrage de la griffe et son développement.
Mais à la dernière audience du tribunal de commerce, le 17 novembre, il avait déjà créé la surprise en n'étant pas en mesure d'apporter de garanties financières pour appuyer son projet.
A l'avenir, de nouveaux acteurs pourraient investir dans la maison Lacroix, assure M. Valliot, notamment "des gens des plus sérieux, qui ne veulent pas rentrer dans un processus judiciaire".
Il ne faut pas exclure non plus que le cheikh, qui manque actuellement de liquidités, puisse "mettre des actifs en garantie pour lever des fonds".
Si l'activité prêt-à-porter ou couture reprenait avant un an, les salariés de la maison qui auraient perdu leur emploi auraient la priorité d'embauche, rappelle l'administrateur judiciaire.
En redressement depuis juin, Christian Lacroix a été le grand absent des derniers défilés de prêt-à-porter féminin en octobre à Paris.
lundi 30 novembre 2009
Lacroix en panne de repreneurs
LA FRANCE SERAIT-ELLE INCAPABLE DE SAUVER L'UN DE NOS MEILLEURS CRÉATEURS ?
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