Le rapport 2009 du Fonds des Nations-Unies pour la population (Unfpa) est formel : faire trop d'enfants reviendrait à faire mourir la planète. La population augmente en effet irrépressiblement alors que les ressources s'amenuisent et les nouveaux habitants de la Terre polluent autant voire plus que leurs aînés. Limiter le nombre des naissances pourrait s'avérer le meilleur moyen de limiter les dégâts
Alors que le sommet de Copenhague sur le climat ouvrira ses portes la semaine prochaine, les rapports des experts sur le sujet sont peu à peu rendus publics. Dernier en date : celui du Fonds des Nations-Unies pour la population (Unfpa). L'étude de cet organe de l'ONU prône le retour au malthusianisme, soit favoriser des politiques de limitation du nombre des naissances. "Il ne s'agit pas de réglementer le nombre de naissances, mais d'offrir un libre choix", rappelle Yves Bergevin, coordonnateur pour la santé maternelle à l'Unfpa.
Pourquoi ?
La population mondiale ne cesse de s'accroître. Selon l'ONU, chaque semaine 1.5 million d'êtres humains voient le jour sur la planète. Les estimations prévoient entre 7.9 et 10.4 milliards d'habitants en 2050, pic démographique avant que la population mondiale ne se stabilise. Si on coupe la poire en deux, la planète bleue devra fournir eau, nourriture et énergie pour plus de 9 milliards de personnes d'ici 40 ans. Or, les famines s'accentuent déjà et la sécurité alimentaire est d'autant plus précaire que les ressources s'épuisent à cause des effets du réchauffement climatique.
Comment faire ?
Selon le rapport, tout commence par l'émancipation des femmes et l'éducation à la contraception. "Dans tous les pays où l'on développe l'égalité des sexes, l'éducation des filles et le planning familial, la natalité baisse durablement de six ou sept enfants par femme à seulement deux ou trois, sans coercition et sans exception.", explique le rapport. Ainsi alors que la moyenne mondiale du nombre d'enfants par femme est de 2.54, elle grimpe à 4.9 dans les pays pauvres n'ayant pas un bon accès aux services de santé reproductive. Dans les pays occidentaux, comme la France, où l'éducation est déjà suffisante, le député Yves Cochet (Verts) propose une méthode beaucoup plus radicale : cesser les allocations familiales au-delà du 2e enfant.
Ça a une chance de fonctionner ?
Les exemples de la Chine (politique de l'enfant unique) ou de l'Inde prouvent que des efforts de longue haleine portés sur la planification familiale permettent de réduire considérablement le nombre des naissances. Les récents calculs du climatologue américain Brian O'Neill pour le National Center for Atmospheric Research prouvent que si la population mondiale arrive à une fourchette basse de 7 milliards d'habitants en 2050, cela représenterait une économie de 2 milliards de tonnes de CO2 par rapport au scénario médian d'une planète habitée par 9 milliards d'individus. Mieux encore, selon une autre étude : un dollar investi dans la planification familiale et l'éducation des filles réduit les émissions de gaz à effet de serre au moins autant qu'un dollar dépensé dans l'énergie éolienne. "Il n'y a pas d'investissement dans le développement qui coûte si peu et qui apporte des bénéfices si immenses et de si vaste portée", plaide Thoraya Ahmed Obaid, la directrice exécutive du Fnuap. Encore faut-il pouvoir convaincre les dirigeants de mettre la main à la poche. Le financement du fonds de l'Unfpa a diminué de moitié en 10 ans. L'ONU espère cependant que soient alloués à Copenhague des financements internationaux pour mettre en œuvre cette autre manière de réduire le réchauffement climatique. Mais l'émancipation des femmes et la planification familiale est-ce vraiment bankable ?
Damien Bouhours
Article du Monde, Limiter les naissances : un remède au péril climatique
lundi 30 novembre 2009
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE – Sauvez le monde, faites moins d'enfants !
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