TOUT EST DIT

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mardi 27 octobre 2009

Le "oui… mais" des députés UMP au grand emprunt

"On ne peut quand même pas dire non à ce que le président de la République a annoncé à Versailles", confie Claude Goasguen, co-rapporteur du groupe de travail des députés de l'UMP sur le projet de grand emprunt souhaité par Nicolas Sarkozy. C'est dire l'enthousiasme que soulève la proposition dans les rangs de la majorité.
Cependant, plutôt que d'attendre, aux alentours du 10 novembre, les conclusions de la mission confiée par le chef de l'Etat à deux anciens premiers ministres, Alain Juppé et Michel Rocard, le groupe UMP a souhaité leur communiquer les "conditions" auxquelles un grand emprunt pourrait se justifier.

Le président du groupe UMP, Jean-François Copé, qui présentait lundi 26 octobre le rapport du groupe de travail, n'a pas tu ses réserves. "L'emprunt est une bonne piste… une fois qu'on a exploré toutes les autres", a-t-il souligné, fort du constat que "l'explosion des déficits et de la dette publique a fait disparaître toute marge de manœuvre pour anticiper l'avenir."

Pour les députés, la réflexion sur les investissements d'avenir ne peut être dissociée d'un engagement à restaurer l'état des finances publiques. "Il va falloir que l'Etat s'engage sur la dette publique, estime M. Goasguen. Sinon, l'opinion ne comprendra pas le grand emprunt."

"UN RISQUE MAJEUR : RAJOUTER DE LA DETTE À LA DETTE"

Le groupe UMP rejoint là une idée dont François Bayrou avait fait un de ses thèmes de campagne en 2007. Le groupe de travail juge ainsi "judicieuse" l'idée d'"inscrire dans la LOLF [loi organique relative aux lois de finances] des règles strictes pour plafonner les déficits et la dette".

Reste à répondre à la question de fond : "Le recours à l'emprunt est-il indispensable ?" Le groupe de travail rappelle que "la France n'a aucun problème à emprunter aujourd'hui sur les marchés à des taux relativement bas" et que "le recours à un emprunt auprès des Français engendrerait un surcoût".

C'est pourquoi, selon ce groupe, si un recours à l'emprunt était décidé, il devrait être "réalisé sur les marchés". Il ajoute que, "au regard de nos finances publiques, toute précipitation pour un recours à l'emprunt dès fin 2009 ou début 2010 porte un risque majeur" : celui de "rajouter de la dette à la dette".

Il juge "indispensable que la Parlement valide au préalable la stratégie arrêtée". Enfin, précise-t-il, "étant donné le niveau de dépenses actuelles en faveur des entreprises, de la recherche et de l'innovation, il semble sage de s'interroger d'abord sur leur efficacité et sur leur ciblage".

Dans ces conditions, conclut le groupe de travail, "un recours à l'emprunt nous semble justifié". "On est parti d'un idée colbertiste pour essayer d'arriver à une proposition qui ne ruine pas les finances publiques", résume M. Goasguen. "On n'est pas pour ou contre le grand emprunt, assure M. Copé. Le vrai sujet est de montrer que nous avons une bonne méthode et une certaine lisibilité en matière de finances publiques." Message transmis au chef de l'Etat.
Patrick Roger

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