TOUT EST DIT

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mardi 27 octobre 2009

AIR FRANCE – La faute aux pilotes ?

Alors que les chiffres du premier trimestre de l'exercice 2009-2010 viennent de s'écrouler littéralement sur la tête des dirigeants du groupe Air France, et que la question de la sécurité des vols est toujours d'actualité, le groupe se retrouve en porte-à-faux vis-à-vis de ses pilotes suite à la publication d'une note interne qui sonne la cloche de la discorde
"Assez de polémiques et de faux débats sur la sécurité des vols". Le titre de la note interne du 20 octobre dévoilé par La Tribune et émise par le directeur des opérations aériennes Pierre-Marie Gutron et le directeur de la sécurité de la compagnie, Etienne Lichtenberger donne le ton. Ils rappellent aux pilotes des incidents majeurs récents qui seraient liés à des non-respects de procédures de vols. Selon les deux directeurs, "ces déviations ont généré des risques", et ils citent en exemple un décollage effectué malgré une alarme, ou une mise de gaz non conforme. Ils recommandent aux pilotes qui ont "l'impression de bien connaître" leur appareil et leur environnement d'éviter "la sur-confiance" et "la volonté de 'trop' bien faire". Enfin ils insistent sur "la simple application des procédures [qui] aurait permis d'éviter ces événements". Cette note rappelle surtout que ce sont les pilotes les responsables en cas de problèmes de sécurité sur les vols.

Malaise chez les pilotes
Dès samedi, la compagnie a publié un communiqué dans lequel elle assure avoir "toute confiance en ses pilotes", tout en regrettant "la diffusion tronquée d'un document de travail interne". Ce démenti est très loin de suffire à calmer l'ire des syndicats. Alter et Spaf, deux syndicats minoritaires se disent prêts à se mettre en grève. Le SNPL (syndicat majoritaire) mentionne à plusieurs reprises le caractère inacceptable des propos contenus dans la missive et accable la direction. Pour lui, cette dernière procède à un "amalgame qui vise à faire porter la responsabilité exclusive de l'ensemble de ce dossier -l'accident de AF447 ou de ces incidents d'exploitation - sur les pilotes".

Crise interne
La polémique s'est installée à Air France entre la direction et les pilotes depuis le crash de l'Airbus A330 (vol AF447) entre Rio et Paris. Les causes demeurent à ce jour inexpliquées. A la suite de l'accident, Air France avait annoncé en septembre son intention de lancer une mission d'expertise externe sur la sécurité de ses vols. "Comment peut-on lancer un audit pour modifier les règles de fonctionnement tout en assurant qu'elles sont infaillibles ?" s'interroge Erick Derivry, porte-parole du SNPL. Il note que la direction ne craint pas d'évoquer "la justesse de notre doctrine, de nos procédures et celle du constructeur". "Cette mission ne doit pas s'arrêter au périmètre des seuls pilotes mais doit examiner l'ensemble des fonctionnements de l'entreprise", a poursuivi le SNPL, précisant que son syndicat souhaitait "participer à la validation des auditeurs, ainsi qu'aux modalités de fonctionnement de cet audit".

Crise externe
Cette affaire se déroule sur fond de crise financière pour le groupe. Air France a vu son chiffre d'affaires chuter de 20,5% (soit une perte de 426 millions d'euros) au premier trimestre de l'exercice 2009-2010. Pour contrecarrer les effets pervers des crises économique, sectorielle et interne, elle annonce un vaste plan de restructuration, dont les arbitrages définitifs seront dévoilés en novembre. Globalement on devrait assister à la fin du "tout compris" en classe économique, sur le modèle des low cost (bagage, siège, repas). Ce geste devrait permettre de réduire les prix des billets et de pouvoir ainsi concurrencer Easyjet et Ryanair. Elle misera gros aussi avec le très gros porteur Airbus A380 qui transportera autant de passagers avec 20% de coûts en moins. Le premier vol reliera Paris à New York le 20 novembre. Enfin une cabine Premium Voyageur, à mi-chemin entre la classe affaire et la classe économique, devrait compenser la chute du chiffre d'affaires de l'actuelle "business class". Le groupe a annoncé en parallèle un plan de 1.680 départs voliontaire d'ici la mi-mai. Le SNPL affirme vouloir éviter de "tomber dans le syndrome France Télécom et d'une rupture de confiance entre la direction et le reste de l'entreprise".

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