TOUT EST DIT

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jeudi 14 mai 2009

Les syndicats s'unissent pour exiger une relance de l'Europe sociale

a Confédération européenne des syndicats (CES) appelle à des manifestations à Madrid aujourd'hui, puis à Berlin, Bruxelles et Prague. Elle réclame un « New Deal social » et un « vrai plan de relance » basés sur la sécurité de l'emploi.
Contrairement aux idées reçues, il n'y a pas qu'en France qu'on manifeste contre la crise. A l'appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), des « euromanifestations » sont attendues aujourd'hui à Madrid, demain à Bruxelles et samedi à Berlin et Prague. Des mobilisations plus locales sont aussi prévues à Luxembourg, Bucarest, Birmingham et Genève. La CES espère réunir, en tout, 200.000 personnes pour réclamer un « New Deal social. » Ce total reste limité, en raison notamment des faibles mobilisations prévues cet après-midi en Espagne (lire-ci dessous), mais il s'annonce toutefois plus important que lors des précédents rassemblements européens. Face à une crise qui n'épargne aucun pays et à l'approche des élections européennes du 7 juin, les syndicats s'attachent de plus en plus à unir leurs forces pour souligner que « seule l'Union européenne est en mesure de soutenir financièrement les Etats afin de combattre la crise et ses conséquences sociales ».

En relais des actions nationales des derniers mois en France, Allemagne, Islande, Grèce ou encore Italie, les 82 syndicats (issus de 36 pays) membres de la CES font de ces mobilisations le point de convergence de leur revendication commune de voir l'Europe se doter de « politiques sociales et de l'emploi mettant l'accent sur la sécurité et non sur la flexibilité ». « C'est à cette condition que l'Europe sociale prendra toute sa dimension », explique la CES, qui propose d'annexer un « protocole de progrès social » aux traités européens.
Dumping social dénoncé

Début mai, Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de la zone euro, a pronostiqué une « crise sociale » en Europe, potentiellement « explosive » en raison de la flambée du chômage. Mais lors du mini-sommet sur l'emploi organisé la semaine dernière à Prague, l'Union s'est contentée de dresser un catalogue général d'outils face au chômage. Dès lors, la protection de l'emploi et la revalorisation des salaires sont au coeur des revendications des organisations de salariés, qui dénoncent une « fuite en avant par le dumping social ». « La Commission ne cesse d'évoquer le développement de la libre circulation des travailleurs, mais c'est le cheval de Troie de nouvelles dérégulations. Elle s'enfonce dans les politiques qui ont mené à la crise », insiste Joël Decaillon, secrétaire confédéral de la CES.

Face à la menace de réflexes protectionnistes des Etats membres, les centrales réclament l'instauration d'un « vrai plan de relance européen », centré sur une politique industrielle commune et des efforts accrus sur la recherche pour miser sur l'économie verte à la reprise. « L'idée selon laquelle l'addition des 27 plans de relance nationaux ferait un plan européen est absurde. Il faut développer une vraie vision commune à moyen terme pour relancer le marché de l'emploi, sans quoi tous les pays seront vite confrontés, comme en Grèce, à une explosion de la jeunesse », poursuit Joël Decaillon.

Côté français, les 5 centrales membres de la CES (CFDT, CGT, FO, CFTC et Unsa) participeront aux cortèges. Après avoir obtenu fin avril l'abandon du projet de révision de la directive européenne sur le temps de travail, « il s'agit d'affirmer que les travailleurs refusent une Europe de la déréglementation qui a trop longtemps prévalu », résume FO. Bernard Thibault (CGT) défilera à Bruxelles puis à Berlin, et Jean-Claude Mailly (FO) à Bruxelles. François Chérèque (CFDT), retenu pour raisons familiales, sera absent. Il aura l'occasion de se rattraper dès les 27 et 28 mai : toujours sous l'égide de la CES, les leaders syndicaux européens se retrouveront alors à Paris pour débattre de la crise et signer une déclaration commune.

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