TOUT EST DIT

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mercredi 17 septembre 2014

Excès de confiance

Excès de confiance

N'ayons pas peur des mots : c'est une victoire à la Pyrrhus que Manuel Valls a remportée hier à l'Assemblée. Il voulait obtenir une « relégitimisation » de son action. À l'inverse, il a récolté une crise de confiance qui préfigure peut-être une crise politique. Comment interpréter autrement le rétrécissement de sa majorité, en cinq mois, de 306 à 269 voix ? Et surtout, comment ne s'inquiéterait-il pas du passage de 11 à 31 abstentions chez les socialistes ? Tout cela malgré l'intense travail de persuasion entrepris auprès des frondeurs. Il y avait quelque chose de crâne dans la volonté du Premier ministre de se soumettre à un vote qui ne s'imposait pas à lui.
Sans doute a-t-il finalement péché par excès de confiance et surestimé sa capacité de conviction appuyée, dans son discours, par une série d'anaphores dont l'usage répétitif devient, à la longue, lassant. Il est sûr, en tout cas, que le vote d'hier montre que l'étoile de Manuel Valls a sérieusement pâli en cinq mois. iI se voulait l'artisan d'une reconquête de François Hollande dans l'opinion, et c'est lui qui se trouve entraîné dans la dégringolade du chef de l'État.
Le pire est que le discours de Manuel Valls n'a rien changé aux positions des uns et des autres, déterminées à l'avance. Le Premier ministre, malgré une acrobatique synthèse entre les discours de La Rochelle (devant les militants PS) et de Jouy-en-Josas (devant les patrons), n'a pas fait bouger les lignes. Les signaux envoyés en direction des frondeurs sont apparus comme d'inutiles concessions brouillant le cap fixé par François Hollande. Comment réformer sans rien toucher ? Comment croire qu'une politique va produire des résultats en entravant sans cesse sa mise en 'uvre ?
À ce stade, et devant la promesse de sévères joutes budgétaires à venir, l'exécutif a-t-il intérêt à maintenir une cohésion artificielle dans un parti idéologiquement divisé ? Valls, affaibli, a dit hier soir sur TF1 ne pas s'occuper des « comptes d'apothicaire » pour ne penser qu'aux Français. Dans ces conditions, pourquoi ne pas leur poser, à eux, la question de confiance ?

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