TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 31 mai 2014

La presse étrangère n’est plus distribuée en Grèce


La Grèce est, depuis quelques jours, privée de presse étrangère. L'agence en charge de sa distribution (EPE) a fait faillite et annoncé sa fermeture mardi 27 mai. Cela fait déjà plus d'un mois que des problèmes d'approvisionnement se faisaientsentir . « Ainsi, nous avions cessé de distribuer  Le Monde depuis trois semaines car nous n'avions plus les moyens de l'acheter  et leur devions trop d'argent », se désole sous couvert d'anonymat un employé de l'agence.

Comme l'ensemble de ses 125 collègues, il est désormais au chômage. « Cela fait des mois que l'on ne nous payait plus nos salaires et nous avons fait un effort pour essayer  de sauver  notre boulot, mais ça n'a pas suffi, maintenant, la seule façon de récupérer notre argent sera d'aller  en justice. Cela va prendre  des mois », explique-t-il.
Selon des informations ayant fuité dans la presse grecque, EPE doit 748 509 euros à la sécurité sociale, 3 538 euros au loueur de voituresqui lui fournissait ses véhicules et surtout 3,5 millions d'euros à ses clients et fournisseurs.
« IL Y AVAIT UNE SITUATION DE MONOPOLE »
Situé en plein coeur d'Athènes sur la place Omonia, le magasin de Nikolaos Giannakoulopoulos est spécialisé dans la vente de la presse étrangère. Autant dire  que la situation est pour lui catastrophique. « Il y avait une situation de monopole dans la distribution, comme d'ailleurs presque partout en Europe, s'inquiète cet entrepreneur de 36 ans. J'essaie ces dernières semaines – depuis que j'ai compris qu'EPE allait mal – de m'approvisionner  par d'autres biais mais la plupart de mes interlocuteurs en Europe me disent d'attendre  la création d'une nouvelle agence et de passer  par elle. C'est une sorte de clique qui se soutient mutuellement. » Pour l'heure, Nikolaos redoute d'avoir  àattendre  plusieurs mois un retour à la normale et ne sait pas s'il pourra financièrement résister .
Les rumeurs font état d'une nouvelle entreprise sur le point d'être créée avec un investisseur chypriote, mais impossible d'obtenir  la moindre confirmation. En attendant, les rayons de Nikolaos sont désespérément vides.
Mariana, une cliente grecque vient justement de passer  lui demander quand elle pourra de nouveau acheter  les titres français. « Je lis chaque semaine un quotidien français différent et suis très fidèle à la revue “Histoire” pour entretenir  mon français et me cultiver  », raconte cette francophile.
« En attendant, notre clientèle va sur le Net s'informer , et j'ai bien peur qu'à terme ils ne reviennent plus nous acheter  la version papier », redoute Nikolaos. « Il nous reste le Financial Times, Bild et le Wall Street Journal qui pour contourner  la situation de monopole d'EPE avaient fait depuis longtemps déjà le choix d'imprimer  en Grèce leurs éditions », souligne-t-il encore.
Près de 4 000 magazines et 20 quotidiens étaient jusqu'à présent distribués en Grèce avec un succès particulier de la presse française


0 commentaires: