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samedi 5 avril 2014

Valls privé d'état de grâce pour ses débuts à Matignon


Quatre Français sur dix seulement font confiance au Premier ministre.
Sa cote dépasse toutefois de 19 points celle d'Ayrault le mois dernier.

Le choc n'a pas eu lieu. François Hollande a promis une « nouvelle étape » et a mis fin au bail de Jean-Marc Ayrault. Manuel Valls a été nommé à la tête d'un gouvernement de« combat » et a dit avoir bien pris conscience de la demande de « justice sociale ». Mais sans effet dans l'opinion pour l'instant. Selon le baromètre CSA pour « Les Echos » et Radio Classique, le chef de l'Etat reste englué dans l'impopularité, avec une cote de confiance de 25 %, stable sur un mois tandis que les mauvaises opinions progressent de 1 point à 72 %. Quant au Premier ministre, il démarre avec un solde négatif : 41 % des Français - contre 47 % - lui font « confiance » pour « résoudre les problèmes ».
A peine en fonction, Manuel Valls est déjà dans le rouge. « Il est sous pression. Il n'y a pas d'état de grâce », relève Bernard Sananès, le président de CSA, rappelant qu' « il paye l'impopularité de François Hollande et les débuts du quinquennat ». Il permet certes au président de disposer d'un Premier ministre un peu moins affaibli que ne l'était Jean-Marc Ayrault (22 %) après vingt-deux mois d'usure. Mais il est à un niveau plus bas que celui qu'il avait le mois dernier place Beauvau (il s'agissait d'une cote de popularité, non de confiance), alors qu'il était à la baisse : à 45 % de bonnes opinions, il avait perdu 13 points depuis novembre. Manuel Valls n'a que 5 points de plus que Dominique de Villepin en 2005, lorsqu'il était devenu Premier ministre d'un Jacques Chirac en fin de règne. Jean-Pierre Raffarin était à 54 % en 2002, François Fillon à 50 % en 2007 et Jean-Marc Ayrault à 56 % en 2012, mais eux s'étaient installés dans la foulée d'une victoire présidentielle.

Un « espoir » pour l'électorat de gauche

Le nouveau locataire de Matignon n'atteint la barre des 50 % d'opinions favorables que chez les plus de 65 ans et les cadres et professions libérales. A peine 35 % des employés et 43 % des ouvriers disent avoir confiance en lui. Manuel Valls peut toutefois trouver dans ce sondage, effectué mardi et mercredi, soit le lendemain de sa nomination et le jour de l'annonce du gouvernement, un motif de satisfaction. S'il ne dépasse pas 31 % parmi les sympathisants UMP et 20 % chez ceux du FN, il réalise de bons scores auprès des sympathisants de gauche et plus encore du PS. Sa cote est de 63 % chez les premiers et de 74 % chez les seconds.
« Après la débâcle des municipales, Manuel Valls est un espoir. L'électorat de gauche a envie d'y croire », analyse Bernard Sananès, y voyant un élément « susceptible de faire réfléchir » les députés socialistes qui grognent contre son entrée à Matignon. En mai 2012, Jean-Marc Ayrault recueillait 81 % d'opinions favorables à gauche et 85 % chez les sympathisants PS. En partant, il n'était plus qu'à 46 % et 54 %.
Il sera intéressant de voir si la cote de Manuel Valls va désormais se rapprocher de celle de François Hollande. Ou s'il va tirer le chef de l'Etat vers le haut. Jean-Marc Ayrault, lui, avait toujours été très proche du chef de l'Etat. Il faudra également surveiller de près la popularité du « pack » gouvernemental. Ce mois-ci, tous les ministres testés gagnent du terrain. Laurent Fabius progresse de 8 points à 48 %. Ségolène Royal profite de son retour aux affaires : + 8, à 46 %. Elle s'installe notamment, avec 70 % de bonnes opinions, comme le ministre le plus populaire à gauche.
Pierre-Alain Furbury

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