TOUT EST DIT

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samedi 5 avril 2014

Dette… de confiance

Dette… de confiance


Il se dit que, dès l'annonce de sa nomination au poste élargi de ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg avait voulu investir le 6 e étage de Bercy, réputé être la passerelle de commandement. Futile, sans doute, mais révélateur, sûrement. Surtout que s'y est ajouté son « forcing » pour arracher à Laurent Fabius le Développement international qui a finalement été dévolu au Quai d'Orsay. Premier « couac » d'un gouvernement de professionnels supposés, qui a entraîné le report malencontreux de la passation de pouvoir entre la ministre du Commerce extérieur, Nicolas Bricq, et son incertain successeur.
Il apparaît déjà qu'Arnaud Montebourg aura du mal à se fondre dans le collectif et peut-être même dans son tandem inédit avec Michel Sapin, ministre des Finances. On voudrait que cela ne soit qu'anecdotique mais, au moment où Bruxelles va observer nos comptes à la loupe, mieux vaudrait que les « deux têtes » de Bercy affichent complémentarité et solidarité dans les actes.
Alors que se dessine une inéluctable demande de la France à la Commission européenne pour obtenir un nouveau ralentissement du rythme de réduction de nos déficits, il serait contre-productif de présenter l'Europe en repoussoir austéritaire. Car, si notre dette reste abyssale, ce n'est pas de la faute de Bruxelles mais de notre laxisme budgétaire. Pour Arnaud Montebourg, il ne s'agit pas que « l'Europe nous réoriente mais que nous réorientons l'Europe ». Sommes-nous vraiment en situation de l'imposer à des voisins qui ont fait plus d'efforts que nous ?
De fait, avec l'imminence de la présentation du pacte de stabilité (et de solidarité) et le programme de 50 milliards de réduction des dépenses publiques, le pouvoir a l'impérieux besoin d'un ballon d'oxygène. Espérons que les charges d'Arnaud Montebourg contre les « eurocrates » ne compromettront pas les appels à la compréhension de Michel Sapin, chargé de plaider notre cause à Bruxelles. Cela ne ferait qu'accroître, auprès de l'Union, notre dette… de confiance.

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