TOUT EST DIT

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mercredi 23 avril 2014

Courant… alternatif

Courant… alternatif


On savait l'imagination du PS sans limites en matière d'organisation de courants. Voici qu'il vient d'en créer un nouveau : le courant alternatif. Un courant qui entend, dans un esprit constructif, porter des propositions d'aménagement au plan d'économies de 50 milliards présenté il y a une semaine par Manuel Valls. Hier, le Premier ministre a dû honorer sa promesse d'écoute des parlementaires en recevant à Matignon une délégation de députés socialistes. Au fond, il s'agissait surtout de canaliser le mécontentement qui s'est exprimé dans les rangs les plus à gauche du PS ces derniers jours.
Dans le genre, on peut faire confiance au sens tactique de Manuel Valls. La rencontre a davantage tenu de la « câlinothérapie », pour ne pas désespérer Solférino, que de la confrontation. De là à imaginer que le Premier ministre allait bouleverser un plan, d'ailleurs voulu par François Hollande, il y avait un grand pas. En osant « penser avoir été entendus », les visiteurs du jour à Matignon devront se contenter de quelques concessions symboliques et clientélistes.
S'il est probable que Manuel Valls batte en (petite) retraite sur le dégel des plus faibles pensions, s'il est possible qu'il joue la « revoyure » avec le gel du point d'indice des fonctionnaires, il n'a rien lâché sur l'objectif des 50 milliards d'économies. D'où l'impression qu'il a seulement cherché à calmer, à moindre frais, les angoisses électorales du PS. Rien dans tout cela qui ne témoigne d'une aptitude à réviser une doctrine redistributive obsolète qui ne règle aucun problème de fond.
Il est bien de revaloriser les retraites de 622.000 personnes touchant 692 euros par mois. Mais qu'en sera-t-il des 14,5 millions, dont beaucoup ne touchent guère plus de 800 euros ? Une solution profitable à tous passerait par une vraie réforme rendant viables les régimes de retraite dans la durée. Pareil pour le point d'indice des fonctionnaires sur lequel se focalisent les crispations sans remédier aux lourdeurs d'un État podagre. Tout cela semble interdit par la « révolte des godillots » qui, dans leur générosité sélective, oublient… la pauvre France.

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