TOUT EST DIT

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samedi 29 mars 2014

Le réveil de l’opinion française

Le réveil de l’opinion française


L’Express de ce 24 mars, peut-être pour attirer le chaland, parle des « dix surprises du premier tour » de ces élections municipales. Or, dans l’histoire politique française il s’est produit, sans doute plusieurs fois, des retournements inattendus entre les deux tours. Mais ce que souligne le scrutin du 23 mars vient de suffisamment loin pour qu’on doive en prendre acte et en tirer les conséquences.
Remarquons d’emblée que la « surprise » ne vient pas, à nos yeux, de l’effondrement du PS et de la poussée du FN, mais de l’ampleur du premier phénomène dont le second tire naturellement, quoique partiellement, parti.
Sans doute est-il trop tôt pour discerner quels mouvements réels et durables se sont produits dans l’opinion. Il faut attendre pour cela de disposer de chiffres complets, non plus en pourcentages, mais en valeurs absolues. Au moment de la présidentielle de 2012, on pouvait consulter les chiffres des villages, puisqu’ils ne comportent qu’un bureau de vote : c’est en effet à ce niveau que doit se situer toute étude des évolutions de l’électorat. Elles se révèlent très différentes de ce que disent les commentateurs, et nous le soulignions alors. Or, cette étude ne peut s’effectuer dans le cadre de ce scrutin puisque la France rurale ne vote pas ici sur des listes politisées. Rappelons aussi que les listes urbaines sont beaucoup plus encadrées par le système, beaucoup plus quadrillées par l’idéologie officielle, qu’elles sont subventionnées, etc.
Constatons que le travail d’implantation locale a fini par porter ses fruits et que ce qui s’observe partout s’est vérifié, aussi, à Hénin-Beaumont et à Forbach et dans pas mal de villes, et pas seulement en faveur de ce parti, faut-il le signaler.
Mais c’est, en plus de tout cela, le sentiment d’écœurement qui a donné un coup de pouce général aux diverses formes d’opposition. On a beaucoup parlé, et à juste titre, des promesses sociales non tenues, de l’échec économique du pouvoir actuel, de l’effacement international et européen de la France etc.
Tout cela joue indiscutablement.
Il faut aussi rappeler, cependant, que les plus grandes poussées d’indignation de l’année 2013 ne se sont pas investies sur les terrains auxquels un certain matérialisme voudrait pouvoir les cantonner. Si monstrueuses soient-elles, la pression fiscale, pas plus que le monopole de la sécurité sociale, etc. tout cela n’a pas mobilisé autant que les atteintes à la famille et aux mœurs.
Au titre de celles-ci on doit inclure aussi le cas, unique au monde, d’un chef d’Etat, renégat manifeste du catholicisme familial, prétendant instituer le « mariage » pour tous et s’en dispensant lui-même. Que ce personnage fasse honte à une partie de l’opinion mériterait une attention plus soutenue des observateurs.
Qu’enfin le parti de ce politicien dont la capacité à gouverner reste encore à démontrer et dont le seul métier connu, pour ne pas parler de mérite, se limite aux manipulations, se soit investi ces dernières semaines dans les atteintes judiciaires, effectivement partisanes, contre son prédécesseur et rival, n’a fait qu’assombrir le tableau.
La bonne surprise de ce premier tour semble donc le réveil d’une opinion française qu’on aurait pu croire installée au château de la Belle au Bois Dormant. On ne peut donc que souhaiter la prolongation et l’amplification du phénomène.

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