TOUT EST DIT

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samedi 29 mars 2014

Un remaniement pour la forme et ne rien changer sur le fond ?


Face au désastre de la majorité aux élections municipales, François Hollande est dans une impasse où ses talents de tacticien vont être mis à rude épreuve. Difficile en effet de trouver un autre Ayrault acceptable à l’opinion et docile au président. La tentation est grande de conserver l’original, alors qu’il faut donner malgré tout le sentiment que l’on a compris le message électoral.
Une fois de plus, n’attend-on pas trop de François Hollande ? Face au désastre de la majorité aux municipales, à la nouvelle et brutale aggravation du chômage, à l’incapacité de réduire les déficits, il est pressé de partout de changer, de prendre des mesures radicales, en évoquant l’exemple de l’Italie où le nouveau président du Conseil a décidé de trancher dans le vif.
Rien n’est plus difficile pourtant que de modifier la nature des hommes. Et l’on sait que le tempérament de François Hollande est constamment de louvoyer, de chercher à contourner les obstacles sans les affronter de face. Ce qui lui a permis de diriger le parti socialiste en jouant sur les différents courants sans s’impliquer lui-même n’est pourtant plus adapté à la direction de l’Etat. Au cours du dernier conseil des ministres, le président a tancé vertement ses ministres, en les incitant à travailler "avec plus de rapidité, de force, de cohérence et de justice sociale". Un réquisitoire fort mal reçu par les intéressés, qui pourraient à juste titre en rendre largement responsable un chef de l’Etat, qui ne sait pas diriger ses troupes.
Il reflète en réalité une constante de François Hollande qui n’exerce pas sa mission, mais se décharge sur autrui de résoudre les problèmes, en cherchant à se contenter d’un rôle d’arbitre qui n’est plus de mise dans l’état actuel du pays. Il affirme ainsi qu’il ne changera pas de cap, alors qu’on cherche vainement à connaître le fil rouge de sa politique, qui se résume pour l’instant dans un pacte de responsabilité aux contours mal définis et qui ne fera sentir ses effets concrètement qu’à partir de l’an prochain.
Là encore, on voit surtout un effet d’habillage à destination de Bruxelles, pour donner l’impression que l’on a engagé une action, alors qu’on est toujours au stade du Verbe. Car c’est toujours le flou qui règne sur la manière dont on parviendra à réaliser cinquante milliards d’économies d’ici trois ans. La poussée du Front national aux municipales offre un nouvel argument à l’attentisme du chef de l’Etat pour retarder l’heure de la rigueur, car, selon lui, une politique trop sévère pour réduire la dépense publique ne ferait que renforcer l’extrême droite. Il propose de lâcher du lest en obtenant un nouveau délai dans l’échéancier auprès de Bruxelles et en donnant un coup de pouce aux plus bas salaires à court terme en France.
Mais sur le fond, c’est toujours le même statu quo qui prévaut. Le grand choc attendu n’aura pas lieu. On se contentera d’un habillage sous la forme d’un remaniement. Pourtant, là encore il ne peut être question de mettre à la tête du gouvernement face à un président au plus bas dans les sondages et sans véritable autorité un homme fort qui lui disputerait rapidement la réalité du pouvoir. Trouver un autre Ayrault acceptable à l’opinion et docile au président n’est pas chose facile. La tentation est grande de conserver l’original, alors qu’il faut donner malgré tout le sentiment que l’on a compris le message électoral. Bref, François Hollande est dans une impasse où ses talents de tacticien vont être mis à rude épreuve.

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