TOUT EST DIT

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samedi 29 mars 2014

L’Acropole aux enchères ?

La Grèce va mieux... disent-ils.
 Il arrive, il est vrai que de grands malades connaissent quelques rémissions dans l'aggravation de leur mal. 
 C'est le bon docteur Barbarosso qui l'affirme, content de lui-même, comme Rajoy en Espagne, satisfait des remèdes de l'infaillible Troîka, ces ayatollahs de l'austérité : le berceau de la démocratie est en bonne voie de guérison. Les métastases ont cessé de progresser.  D'un optimisme sans faille, il n'a jamais vu dans le cas grec une faillite européenne, qui est bien plus qu'héllène, mais une purge provisoire et nécessaire, une sorte de jeûne thérapeutique, en somme. N'allez surtout pas croire que l'intervention chirurgicale visait d'abord le sauvetage des banques européennes, qui avaient joyeusement prospéré là-bas ; καθόλου ! Pas du tout !..   
Il l'affirmait avec un optimisme sans faille, comme un chirurgien légitimement fier après une délicate première et longue opération, lors de du lancement de la  présidence grecque de l’UE :
 "...Nous sommes bien au courant qu’il existe encore des situations extrêmement difficiles, y compris dans un pays comme la Grèce – des difficultés sociales, des épreuves, d’importants sacrifices – et nous savons que ces signes positifs que nous commençons à constater ne se font pas encore ressentir au niveau individuel. Je suis aussi pleinement conscient des difficultés que traverse la population grecque et je souhaite vraiment lui rendre hommage pour son courage et sa dignité ; et j’encourage le peuple grec, sous la direction de son gouvernement, à ne pas baisser les bras et mettre en péril les efforts accomplis. Je pense que nous pouvons dire au peuple grec que ses efforts et sacrifices lui ouvrent les portes d’un meilleur avenir. » 
La dignité ? Quand une grande partie de la population côtoie la misère, quand le chômageprogresse encore, quand même le système de santé est soumis à de sévères restrictions et prend le chemin de la privatisation. 
  Aujourd'hui, là-bas, on pourrait aller jusqu'à  privatiser l'Acropole...ou presque !
Comment, il est vrai, s'arrêter en si bon chemin, quand on a déjà bradé tant de biens publics ?
 Le malade, en grande léthargie, ne se plaint pas trop et n'est pas encore à l'agonie.
 On dit même que le tourisme reprend de la rigueur. Forcément, les salaires ont fondu, donc les prix sont devenus attractifs.
 Donc on peut forcer la dose et peut-être aller jusqu'à founir au monde le modèle d'un pays entièrement privatisé, selon les dogmes d'un ultralibéralisme poussé jusqu'au bout de sa logique. Reagan ne disait-il pas, à la suite de Hayek : l'Etat, c'est le problème ?....
    Mais,mais... On apprend que d'autres médecins, grecs ceux-là, ne partagent pas les vuesdiscutables  du Président non élu de la Sainte Commission. L'un deux fait un diagnostic assez sombre :
 "...C'est bien connu : l'Histoire se répète parfois sous forme de tragédie, parfois sous forme de farce. Les premières années de la crise ont été marquées par de nombreux troubles sociaux ; il y en a beaucoup moins maintenant. Les gens rentrent chez eux et lèchent leurs plaies. Ils essaient de joindre les deux bouts, et de mettre de quoi manger sur la table. Pour résumer, les rues sont calmes, mais le mécontentement est fort, et la pauvreté, un cancer qui tue les gens psychologiquement. De très nombreux ménages sont surendettés. Ce que j'ai pu observer au sein des familles, c'est une forme de dépression au sens clinique du terme, qui s'apparente beaucoup aux états bipolaires. Un jour, les gens sont catatoniques et, le lendemain, ils sont dans une forme d'optimisme bizarre, où ils éprouvent le sentiment totalement irréaliste que tout est possible. Puis la dépression revient. Pas besoin d'être grand clerc pour savoir de quoi tout cela est le terreau, on l'a déjà expérimenté dans les années 1930, et pas seulement en Allemagne... "

 Qui disait : " Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" ?

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