mercredi 12 mars 2014
Arrêtez le massacre !
Arrêtez le massacre !
Qui savait quoi et qui ne savait rien ? Qui a menti et qui a dit vrai ? Au gré des incessantes « révélations » médiatiques, les accusateurs se retrouvent facilement en position d'accusés, et vice-versa, dans un maelström où la justice est totalement débordée par les fuites et violations en tous genres. Hier, en tout cas, dans les « affaires » Sarkozy, nous sommes clairement passés du terrain judiciaire au terrain politique. La droite, condamnée à surjouer la victimisation et à accuser sans preuves le gouvernement d'être à la man'uvre dans le harcèlement judiciaire de l'ex-président, a trouvé des arguments dans les assertions du Canard enchaîné.
Dans l'après-midi, l'hebdomadaire satirique affirmait que Christiane Taubira et Manuel Valls avaient été informés dès le 26 février par le parquet des écoutes judiciaires de Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog. Fâcheux « scoop » démentant les vigoureuses dénégations de la Garde des sceaux qui avait soutenu la veille qu'elle ne savait rien (contrairement à Valls qui avait gardé un silence prudent). L'UMP tenait le fil permettant de remonter jusqu'à l'exécutif.
C'était assez gênant pour que Jean-Marc Ayrault vienne dès hier soir sur le plateau du JT de France 2, délivrer une bien laborieuse explication ne démentant rien du tout et accusant seulement la droite de jeter le discrédit sur les juges. Finalement, le Premier ministre relevait, sur le ton de l'évidence, qu'il était normal que le procureur fasse remonter l'info à la Chancellerie. Pourquoi ne pas l'avoir reconnu dès la veille ?
Tout simplement parce que la gauche soucieuse d'afficher sa nouvelle pratique du pouvoir, s'est prise les pieds dans ses grands principes. À jouer les parangons de vertu, elle a menti pour paraître insoupçonnable. Comme si l'opinion était dupe des manigances de gauche comme de droite. Au bout du compte, c'est ce qui est le plus ravageur à l'approche d'une échéance électorale où tout aura été fait pour encourager l'abstention ou le vote de protestation. Parce que ni la droite ni la gauche républicaines ne sortiront indemnes de ce jeu de massacre.
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