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mercredi 12 mars 2014

Écoutes de Sarkozy : Ayrault reconnaît qu'il savait


Sur le plateau de France 2, Jean-Marc Ayrault a reconnu que le ministère de la Justice et lui-même ont été informés fin février que Nicolas Sarkozy était placé sur écoute. Mais ils ignorent le contenu de ces enregistrements.
Oui, Christiane Taubira savait depuis le 26 février que Nicolas Sarkozy était placé sous écoute. Mais non, elle ignorait le contenu des conversations surveillées. Invité sur le plateau de France 2, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a donné la version du gouvernement sur l'affaire qui agite l'UMP depuis la semaine dernière.
«Il s'agit d'une enquête lancée en avril 2013 sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Elle est menée par deux juges d'instruction, en toute indépendance. Ils n'ont aucun compte à rendre», rappelle-t-il. De fait, «j'ignorais que des écoutes étaient diligentées».
Le crétin en action
Néanmoins, «au cours de cette enquête, les juges ont découvert, grâce aux écoutes [de Nicolas Sarkozy], qu'il y avait des faits nouveaux». Ces derniers concernent un soupçon de trafic d'influence envers un haut magistrat de la Cour de Cassation. Ces éléments ont déclenché l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire le 26 février.

«Ni la garde des Sceaux ni moi-même ne savont quels sont le contenu de ses écoutes»

«Comme c'est la loi», reprend le premier ministre, «la garde des Sceaux a reçu une information, que j'ai eue moi-même ensuite, qu'il y avait une nouvelle information judiciaire qui avait été ouverte sur des faits extrêmement graves.» C'est à ce moment là que l'exécutif aurait découvert l'existence de ces écoutes téléphoniques. «Il est important que le garde des sceaux soit informé de l'état d'avancement des procédures», ajoute-t-il. «Mais», souligne Jean-Marc Ayrault, «ni la garde des Sceaux ni moi-même ne savont quels sont le contenu de ses écoutes. Nous ne savons pas ce qui a été dit dans ces écoutes par les uns ou par les autres».
Les déclarations du premier ministre vont à l'encontre de celles de Christiane Taubira, qui expliquait lundi sur le plateau de TF1 ne pas avoir eu d'information sur ces écoutes avant leur révélation dans la presse vendredi. Selon le Canard Enchaîné à paraître mercredi, la ministre de la Justice était au courant depuis le 26 février. «À partir du moment où le juge d'instruction verse les écoutes au dossier, le procureur général transmet les informations à la ministre de la Justice» explique un haut magistrat à l'hebdomadaire satirique, ce que confirme les explications de Jean-Marc Ayrault.

«Nicolas Sarkozy est un justiciable comme un autre»

Le premier ministre a, tout au long de son interview, dénoncé l'attitude de l'UMP qui crie à la manoeuvre politique contre l'ancien président. «L'UMP, c'est toujours la même méthode: c'est parler de complot et jeter le discrédit sur les institutions judiciaires». «Il faut dénoncer ces méthodes», ajoute-t-il. «Pendant cinq ans, ils ont fait beaucoup de mal à la justice de ce pays (...) Je suis là pour défendre l'indépendance de la justice et le travail des juges».
Tout cela «est extrêmement grave», poursuit-il. «Mais je vois ce qu'il y a derrière. On veut discréditer le travail des juges pour éviter que la vérité n'éclate» dans plusieurs affaires touchant l'UMP.
«Ne vous inquiétez pas, je le surveille. Je sais exactement ce qu'il fait!», avait déclaré François Hollande à des jeunes députés PS à propos de Nicolas Sarkozy, dans des propos rappportés au Journal du DImancheLe président savait-il tout de la surveillance de l'ancien chef de l'Etat? «Ce n'est pas sérieux, ce sont des ragots. C'est insultant, soupçonneux, et donne une image dégradante de la démocratie», répond Jean-Marc Ayrault qui rappelle l'attachement du président à l'indépendance des institutions.
Concernant la mise sur écoute de deux avocats - Nicolas Sarkozy étant inscrit au barreau - qui émeut la profession, le premier ministre rappelle qu'il y a «des règles spéciales pour les écoutes des avocats» et que comme le prévoit la loi, «le juge a prévenu le bâtonnier». Avant de rappeler que Nicolas Sarkozy était «un justiciable comme un autre».

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