On peut déplorer que, depuis sa première conférence de presse de 2012, où il citait cinq fois le rapport de l'ex-patron d'Airbus, Louis Gallois, sur la compétitivité française, le président de la République ait perdu bien du temps. On peut aussi ironiser sur les nombreux « comités Théodule » créés depuis par le gouvernement... N'empêche qu'il faut se réjouir de voir François Hollande réunir ce lundi à l'Élysée le « Conseil stratégique de l'attractivité ». Il faut se réjouir aussi de voir son ministre du Redressement productif, si menaçant il y a encore un an à l'égard des patrons, tendre la main aux PME qui « veulent coopérer » ! On peut railler Pierre Gattaz : le président du Medef arbore un pin's « 1 million d'emplois ! » mais déclare aussitôt, sur le sol américain, que le gouvernement ne doit pas attendre de telles contreparties... avant de faire machine arrière. On sait bien que leur pari dépend à la fois de la créativité de nos ingénieurs et de la conjoncture internationale. Comme la promesse faite en 1982 par Yvon Gattaz ( le père de Pierre) à François Mitterrand - créer 400.000 emplois - celle-ci est aléatoire. Mais il faut ranimer la confiance. Au risque, pour Hollande, d'être traité de « carpette » des patrons par Jean-Luc Mélenchon et l'aile gauche du PS. Au risque, pour Gattaz, d'irriter quelques chefs d'entreprise. Ont-ils le choix ? Voilà, comme le dit Montebourg, « une chance historique pour la France ». Reculer maintenant serait un drame national.