TOUT EST DIT

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jeudi 20 février 2014

Entreprise de séduction

Entreprise de séduction


Cela n'aura échappé à personne : François Hollande n'en finit plus de courtiser assidûment les patrons. Après avoir caressé les « pigeons » dans le sens des plumes aux États-Unis, le voici qui reçoit aujourd'hui à l'Élysée, en compagnie du Premier ministre et d'une dizaine de ministres, trente-quatre chefs de grandes entreprises internationales, dans le cadre d'un « conseil stratégique de l'attractivité ». Ce n'est pas être cruel que de le souligner, mais le temps n'est plus où notre ministre d'un Redressement finalement… improductif, ferraillait avec des « patrons voyous » pour sauver des canards boiteux. À quoi bon s'épuiser à renflouer en pures pertes des entreprises vouées au déclin au nom d'un chauvinisme entrepreneurial dépassé ?
L'échec enregistré par François Hollande sur l'inversion de la courbe du chômage l'a conduit à ce tournant social-réaliste. Les capitaux étrangers représentent un « stock » de 503 milliards d'euros et, dans notre industrie, un investissement sur trois vient des fonds étrangers. Les trente-quatre grands patrons qui seront reçus à l'Élysée aujourd'hui « pèsent » la bagatelle de 850 milliards d'euros. Plus question, donc, de cracher dans la soupe quand nos assiettes sont vides.
Toute la question est de savoir si François Hollande pourra se montrer suffisamment persuasif. Les belles paroles ne suffiront pas à vaincre la répugnance des grands groupes étrangers à investir en France. Pour que se produise le « choc d'attractivité » voulu par François Hollande, encore faudrait-il que survienne un « choc culturel » dans le pays.
Difficile d'obtenir la confiance pleine et entière des investisseurs étrangers quand les mesures prises par l'exécutif (CICE ou pacte de responsabilité entre autres) sont combattues par une partie de sa propre majorité et les syndicats. Instabilité fiscale, lourdeur du dialogue social, poids de la fiscalité, sont autant d'entraves que François Hollande n'est pas parvenu, pour le moment, à lever. Autant dire qu'il faudra plus que les tardives cajoleries d'une entreprise de séduction pour… séduire les entreprises.

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