TOUT EST DIT

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lundi 6 mai 2013

Sentinelles de la démocratie

Sentinelles de la démocratie


Cette semaine, le 3 mai, c'était la journée de la liberté de la presse. Dans le monde en 2012, 68 journalistes sont morts, d'après l'Association mondiale des journaux (AMJ), dont 16 en Syrie et 14 en Somalie ! Risquant leur vie pour informer, ils ont été pris dans les tenailles de la guerre, de la corruption, de la dictature.
Les pays les plus dangereux pour les journalistes sont le Turkménistan, la Corée du Nord et l'Érythrée, observe Reporters sans frontières (RSF). Les révolutions arabes, qui avaient soulevé tant d'espoir, ne sont pas si favorables que ça à la liberté d'expression... En Iran, en Chine, au Vietnam, des journalistes et des blogueurs sont persécutés. Les Nations unies appellent donc « les gouvernements, les sociétés et les individus à tout mettre en oeuvre pour protéger la sécurité de l'ensemble des journalistes... »
Pourquoi tant de journalistes risquent-ils leur vie ? Quelle conscience les conduit à prendre de tels risques ? Dans les pays en conflit, intérieur ou extérieur, les journalistes sont souvent les avocats de leur peuple, ils font connaître au monde le calvaire qu'ils endurent et leur redonnent courage pour marcher vers la liberté. Ils refusent de se taire devant l'injustice, la barbarie, la corruption.
Dans certains pays, la situation s'améliore : Côte d'Ivoire, Birmanie, Afghanistan. C'est en Europe que la liberté d'informer est la mieux respectée, avec son trio de tête : Finlande, Pays-Bas, Norvège : « Les démocraties protègent mieux la liberté de la production et de la diffusion des informations factuelles que les pays dans lesquels les droits de l'homme sont méprisés », observe Christophe Deloire, de RSF.
Berceau de la liberté d'expression, l'Europe traverse une passe dangereuse. Car la crise économique ébranle de nombreux journaux, menaçant leur existence. Dans cette période délicate, il s'agit de les soutenir dans leurs évolutions et non de les alourdir en leur imposant de nouvelles contraintes. Car il faut éviter que l'information ne tombe peu à peu dans l'escarcelle d'acteurs internationaux aux visées intéressées pour des raisons commerciales ou idéologiques.
« Oxygène de la démocratie », il importe que l'information ne soit pas instrumentalisée pour servir des intérêts particuliers. Elle doit rester ouverte, respectueuse et libre. Veilleurs, les journalistes sont aussi les sentinelles de la démocratie : élever une voix libre dans l'océan des confusions ; refuser l'orchestration de l'information par des pouvoirs en mal de communication ; éviter mimétisme, manipulations et propagandes. À la lueur de la vive flamme d'une curiosité bienveillante, les journalistes s'efforcent d'apprendre à lire les transformations du monde. Ils essayent de déchiffrer l'avenir dans le but d'aider chacun à agir en être responsable.

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