mercredi 27 novembre 2013
Un débat… à blanc
Un débat… à blanc
C'est une sorte de débat… à blanc qui va se dérouler demain à l'Assemblée. En effet, les députés se prononceront sur la prise en compte des bulletins blancs lors des élections. En cela, ils répondront à une revendication récurrente portée par les centristes de l'UDI. On aurait dû se féliciter d'une telle initiative, sauf que la portée en sera réduite presque à néant par les restrictions qui y ont été apportées. Les votes blancs seront certes comptabilisés et distingués des votes nuls, mais ils ne seront pas inclus dans les suffrages exprimés. Ils ne pèseront toujours d'aucun poids dans le résultat du scrutin.
Il y a là un vrai déni de démocratie. Le vote blanc est un acte civique s'inscrivant dans le devoir électoral en refusant de le tourner en dérision, comme le font certains bulletins nuls, et en écartant les inconséquences du vote protestataire. Sans parler de la désertion des urnes. Le vote blanc est l'expression assumée et responsable d'une insatisfaction devant l'offre politique. C'est bien pour cela que les élus ont tellement regimbé devant sa reconnaissance complète.
Le vote blanc est un vote-sanction à caractère républicain valant mieux qu'un vote défouloir vers les extrêmes. On objectera que la prise en compte des votes blancs dans les exprimés engendrerait parfois des impasses électorales faute de majorité absolue. Mais cela revient à casser le thermomètre pour ignorer la fièvre. Après tout, mieux vaut assumer le risque plutôt que d'avoir des élus à la légitimité entamée par un socle de votants ridiculement bas.
Ce qui déplaît à la classe politique, c'est que le vote blanc renverse le sentiment de culpabilité. Ce n'est plus le citoyen qui devient la cible des reproches en raison de son incivisme, mais le politique qui est renvoyé à ses insuffisances. Trop d'élections récentes ont été marquées par des votes de rejet plutôt que par des votes d'adhésion. Ils ont fatalement débouché sur des désenchantements successifs. Le vote blanc peut être un salutaire rappel à l'ordre pour ceux qui aspirent à nous diriger. On ne comprendrait pas que, sur l'instauration d'un « vrai » vote blanc, ils continuent lâchement de s'abstenir.
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