mercredi 27 novembre 2013
Faire redémarrer PSA
Faire redémarrer PSA
L’arrivée de Carlos Tavares au poste de numéro 2 de PSA puis, courant 2014, à la tête du constructeur est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.
Bonne parce que l’homme est un professionnel aguerri, un passionné du monde automobile et un compétiteur né. Il n’y avait, disponible sur le marché, aucun responsable d’une telle envergure, qui plus est francophile. De par son expérience, aux antipodes de celle de ses deux prédécesseurs, Christian Streiff, passé par Saint-Gobain et Airbus, et Philippe Varin, venant de l’industrie sidérurgique, le futur patron de PSA sera immédiatement opérationnel.
S’il connaît tout de la stratégie de la marque au Losange, Tavares a surtout été au cœur de l’Alliance Renault-Nissan et, de ce fait, apparaît comme étant l’homme de la situation pour gérer, demain, un groupe PSA qui compterait, en son sein, des actionnaires aux intérêts si divergents que la famille Peugeot, General Motors, le groupe chinois Dongfeng et l’État français.
Il n’est d’ailleurs pas étonnant que le dossier de la redistribution des cartes capitalistiques de PSA soit géré en direct par l’Élysée, le ministère du Redressement productif étant tenu à l’écart de ce dossier. Sur ce point, le futur pilote du groupe PSA n’ignore rien des nécessaires bonnes relations qu’une grande entreprise française doit entretenir avec l’État, quelle que soit la couleur politique du gouvernement.
Pour autant, la nomination de Carlos Tavares au côté, puis à la place de Philippe Varin est aussi une mauvaise nouvelle, car elle confirme la gravité de la situation dans laquelle se trouve PSA. La reconduction, au printemps dernier, de l’actuel président du directoire n’avait certainement pas pour but de changer de fusil d’épaule quelques mois plus tard. Jusqu’au bas de l’échelle, c’est-à-dire dans les concessions, le besoin du groupe en liquidités est perceptible. L’alliance avec General Motors, qui devait donner un nouveau souffle à PSA, n’ayant eu pour conséquence que d’accroître le trou financier déjà béant via la perte d’un marché dynamique, l’avenir de PSA passe aujourd’hui par la Chine. À l’évidence, l’arrivée de Tavares préfigure une conclusion prochaine des négociations menées avec Dongfeng. On va enfin savoir.
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