TOUT EST DIT

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jeudi 10 octobre 2013

Les larmes de "Madame Michu"

Les larmes de "Madame Michu"

La montée de l’abstention qui va de pair avec la poussée des intentions de vote en faveur du fn est le symptôme d’un profond malaise. Les hommes politiques, les personnalités publiques en général me paraissent de plus en plus déconnectées de la sensibilité populaire. Ils ne savent plus parler aux Français et encore moins les entendre. Face aux drames de l’immigration, le chef de l’Etat déclare: « Il faut que l’Europe avance ». Il tape à côté de la plaque : les Français n’ont pas élu des dirigeants pour qu’ils se défaussent sur la bureaucratie bruxelloise dont chacun présume l’efficacité. Monsieur Fillon annonce quatre ans à l’avance sa candidature à l’Elysée. Il incarne dans ce geste tout ce que les citoyens abhorrent dans le climat politique actuel : le carriérisme au dépends de l’intérêt public. Je me souviens d’une réunion interministérielle, en mai 2011, au sujet de l’afflux de migrants Tunisiens à Lampedusa à la suite de la révolution jasmin. Un haut diplomate, qui occupe aujourd’hui l’un des postes d’ambassadeur les plus enviés, nous dit : « l’impératif fondamental, c’est de réussir à faire abstraction de Madame Michu qui pleurniche parce qu’un squat de migrants s’est installé dans son jardin, pour prendre en compte les enjeux de la recomposition planétaire. » C’est authentique, je vous en donne ma parole d’honneur. Le résultat du mépris et de la bêtise, nous l’avons aujourd’hui sous les yeux. Mais le plus lamentable, le plus sinistre, c’est que rien ne s’arrange, la France supposée « d’en haut » semble de plus en hermétique au désarroi de la France prétendue « d’en bas », frappée par les malheurs du chômage et de l’insécurité, le sentiment d’être abandonnée. Bien sûr que ni l’abstention ni le fn n’apportent la moindre esquisse de solution. Ils sont l’expression d’une révolte. Plus le temps passe, et plus une catastrophe paraît inévitable.

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