Alain Delon déclare implicitement sa flamme à l'extrême droite. «Le Front national, comme le MCG à Genève (le Mouvement citoyen genevois, NDLR), prend une place très importante et ça, je l'approuve, je le pousse et le comprends parfaitement bien», affirme l'acteur âgé de 77 ans, dans une interview publiée mercredi par le quotidien suisse Le Matin . Interrogé par Le Figaro, son entourage n'a pas voulu apporter de commentaire. Toutefois le comédien a confirmé un peu plus tard ses propos en déclarant: «Je n'ai pas dérapé et je ne dérape pas. Je suis gaulliste depuis quarante ans, mais il faut vivre avec son temps. On ne peut pas être gaulliste dans un monde hollandiste», a-t-il déclaré aujourd'hui au téléphone toujours au journal Le Matin qui a réinterrogé Alain Delon à la suite de commentaires en France sur cette interview. Et de conclure: «Il faut s'adapter. Je suis gaulliste et je suis sarkozyste. Avec le FN, nous n'en serions pas là si Nicolas Sarkozy était au pouvoir. Point.»
Selon Alain Delon, la poussée du FN et du MCG s'explique facilement. «Les
gens en ont marre qu'on leur parle comme on le fait, analyse le comédien. Ils veulent de l'action, ils veulent autre chose.» Si les deux partis d'extrême droite réussissent à réunir un électorat solide, ils pourront passer de la parole aux actes, estime-t-il. «Depuis des années, Le Pen père et fille se battent, mais ils se battent un peu seuls», analyse Alain Delon. «Là, pour la première fois, ils ne sont plus seuls. Ils ont les Français avec eux.»
Une amitié vieille de trente ans
La légende du cinéma français n'a jamais caché sa sympathie pour Jean-Marie Le Pen. En 2003, interrogé à propos d'une accolade photographiée quelques années auparavant, l'acteur avait évoqué son amitié «de trente ans» avec le leader frontiste. «Je suis sympathisant de sa personne. Je n'ai jamais voté extrême droite. Il y a des choses dans son programme qui me satisfont et d'autres non», avait-il ajouté sur le plateau de France 3. «C'est un ami de longue date, je suis très sympathisant», déclarait l'acteur dès la fin des années 1980.
Cette marque d'estime est réciproque. Jean-Marie Le Pen avouait en 2010 qu'il se verrait bien incarné au cinéma par Alain Delon. «C'est lui qui me paraît avoir, physiquement et mentalement, et je dirais par le déroulement de sa vie, probablement le plus de facilités à m'interpréter.» Puis, il ajoutait: «D'autant que ses opinions ne doivent pas être très, très éloignées des miennes, je crois, mais j'en prends toute la responsabilité.»
L'acteur a déjà récemment défrayé la chronique avec ses propos sur l'homosexualité. Durant l'émission «C à vous», il a estimé que c'était «contre-nature». Alain Delon s'était prononcé contre l'adoption par les couples homosexuels, dans une interview accordée en juillet au Figaro Magazine . «Je ne suis pas contre le mariage gay, je m'en fiche éperdument, mais je suis contre l'adoption des enfants. On va encore me dire que je dois m'adapter et vivre avec mon temps… Eh bien je vis très mal cette époque qui banalise ce qui est contre nature, expliquait-il. Quitte à passer pour un vieux con, ça me choque!»
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