mardi 22 octobre 2013
Beaucoup de bruit
Beaucoup de bruit
La France ressemble, un peu, à la pyramide de Kheops. Elle demeure le témoin d’une formidable épopée, même si le sablier du temps l’a ensevelie. Ce déclin n’a rien de récent. Il date d’un siècle, quand l’Europe s’est lancée dans la boucherie de 14-18, suivie en à peine une génération d’un nouveau conflit.
Aujourd’hui, les héritiers vivent sur les fruits de plus en plus chiches d’un héritage millénaire. Les centres de décision se sont déplacés de l’autre côté des océans et quelques colonies d’antan font figure de puissances de demain.
Les instruments qui permettent encore au « coucou » tricolore de voler datent du gaullisme. Une place de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et la possession de l’arme nucléaire permettent aux Français d’avoir voix au chapitre. On parle également de la francophonie. Là, on frise l’escroquerie : 77 États et gouvernements font partie du « club », dont le Qatar, la Moldavie ou l’Uruguay. Le français a de meilleurs défenseurs.
En matière économique, les chiffres ne sont pas fameux. Pourtant, c’est là que se situe la vraie puissance aujourd’hui. Nos exportations souffrent, malgré le TGV ou Airbus (avion européen). Nos entreprises se battent le dos au mur et nos futures élites abandonnent le navire. C’est une dure réalité. La jeunesse a besoin de dynamisme, de succès et de rêve. La France ne fait plus rêver que ceux qui envient son système social ou, pour les moins infortunés, son climat ou le souvenir de sa splendeur.
Les touristes nous placent régulièrement sur le podium mondial. Merci François Ier , Eiffel ou les moines du mont Saint-Michel. Disneyland est l’un des seuls attraits touristiques contemporains de notre pays. C’est tout dire.
La présence de quelques prix Nobel, des chercheurs qui trouvent plus souvent qu’on ne le pense, offre des éléments d’espoir. Mais tout cela risque d’être insuffisant si un véritable élan n’est pas donné. On en est loin. Évidemment, si l’on se réfère aux seuls discours et autres messages assénés au monde, la voix de la France se fait entendre. Pardon de citer un Anglais, mais Shakespeare a résumé cela d’une formule : « Beaucoup de bruit pour rien. »
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