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mardi 22 octobre 2013

Lâché par son actionnaire russe, Hédiard dépose le bilan


L'épicerie fine fondée en 1854 place de la Madeleine, à Paris, avait été rachetée en octobre 2007 par l'oligarque russe Sergueï Pougatchev. Hédiard a perdu 8 millions d'euros sur son exercice clos fin mars, pour un chiffre d'affaires de 18,3 millions d'euros.
Mauvaise passe pour l'un des fleurons de l'art de vivre à la française. L'épicerie fine fondée en 1854 place de la Madeleine, à Paris, par Ferdinand Hédiard s'est déclarée lundi en cessation de paiement, comme l'a révélé lefigaro.fr. Jeudi, une audience au tribunal de commerce de Paris devrait prononcer son placement en redressement judiciaire, assorti d'une poursuite de l'activité.
Hédiard, qui compte neuf boutiques (cinq en propre à Paris, les autres en franchise à Singapour, Monaco, Moscou et Lisbonne) et vend ses produits dans 170 corners dans le monde, avait été racheté en octobre 2007 par l'oligarque russe Sergueï Pougatchev, alors proche de Poutine. Malgré la déroute de son empire (le tribunal arbitral de Moscou a prononcé la faillite de Mejprombank fin 2010), Pougatchev avait conservé Hédiard et en comblait les pertes abyssales. L'épicier de luxe a perdu 8 millions d'euros sur son exercice clos fin mars, pour un chiffre d'affaires de 18,3 millions d'euros.

Éponger les pertes structurelles

Le restaurant La Table d'Hédiard, au premier étage du magasin de la Madeleine, a fermé ses portes cet été, ramenant les effectifs de 190 à 160. Mais pour l'exercice en cours, la direction prévoit un chiffre d'affaires de 17,5 millions d'euros et 6 millions de pertes. C'était trop pour le propriétaire, qui a refusé récemment de signer un chèque de plus de 2 millions d'euros pour renflouer les caisses.
Jean-Paul Barat, PDG d'Hédiard depuis octobre 2011, n'avait d'autre choix que de déposer le bilan. Sixième patron de l'ère Pougatchev, il n'aura pas eu le temps de «réveiller une belle endormie» et de «remettre Hédiard au top du luxe de l'épicerie fine».
Néanmoins, l'enseigne mythique pourrait intéresser un repreneur. Un généreux mécène ou un groupe de luxe capable d'investir au minimum 10 millions d'euros pour transformer le vaisseau amiral de la place de la Madeleine et éponger les pertes structurelles le temps de trouver des franchisés décidés à dupliquer le modèle Hédiard partout dans le monde. Avec les royalties et les achats de produits effectués par ces partenaires, la société Hédiard pourrait redevenir rentable sous deux ans, promet un proche de la direction.

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