TOUT EST DIT

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lundi 2 septembre 2013

Le temps de la réussite pour tous

Le temps de la réussite pour tous


« Une école au service de la réussite de tous les enfants. » Aucun gouvernement n’a manqué, à un moment ou à un autre de son passage aux affaires, d’édicter cette priorité. La question, alors que la gauche s’apprête à conduire sa première vraie rentrée avec cette exigence flottant haut à sa bannière, est de savoir : si la création de 7500 postes supplémentaires – alors que 80 000 ont été supprimés ces dernières années -, si le retour d’une vraie formation professionnelle pour les futurs maîtres, si un meilleur aménagement du temps scolaire sur la semaine et la mise en place d’activités péri-éducatives, si une relance de la scolarisation des moins de trois ans, si une meilleure reconnaissance du statut et une pérennisation des auxiliaires chargés d’accompagner les enfants handicapés, si le principe du « plus de maîtres que de classes », là où c’est nécessaire, si toutes ces mesures – pour n’évoquer que l’école primaire, socle de la Refondation – suffiront à faire progresser « l’égalité des chances », leitmotiv de Vincent Peillon. Si elles suffiront à effacer progressivement le signe indien des 20 % d’enfants arrivant en 6e sans maîtriser les fondamentaux de la lecture, de l’écriture et du calcul, qui marque au front notre système et préfigure le cortège des décrochages futurs et des dérives personnelles pesant, à terme, sur le bilan économique et social du pays.
Garanti de pouvoir compter sur la neutralité, plus ou moins bienveillante, de ses troupes, bénéficiaire, à son corps défendant, d’un sursis d’un an à l’examen critique de sa réforme des rythmes scolaires, à laquelle 20 % des communes offrent un banc d’essai, le gouvernement sera tenté de camper sur le rappel du temps long, nécessaire à l’efficacité, et de rappeler qu’aucune impatience ne saurait justifier la remise en cause de cette règle qu’aucun système ne vaut, s’il ne profite à tous. C’est – autant que sur le chapitre des moyens, où il convoque l’image d’une « inversion historique » – sur la validité de ce « réarmement moral et intellectuel du pays », que Vincent Peillon teste les Français. On ramasse les copies dans un an…

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