TOUT EST DIT

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vendredi 9 août 2013

Mettre les pouces

Mettre les pouces


Il faudrait mettre les pouces. À peine le Canard enchaîné était-il dans les kiosques que les reproches et critiques virulentes ont fusé contre la garde des Sceaux, « coupable » de la possible libération de centaines de détenus à la suite d'une erreur dans un décret de 2004. Les snipers de la droite ont dégainé contre l'angélisme historique de la gauche et son laxisme face à la délinquance. Oubliant, dans leur empressement à tirer, que la faute juridique date de l'UMP Dominique Perben et n'a été rectifiée que huit ans plus tard par un ministre de Nicolas Sarkozy. Un moment abasourdis par l'attaque tous azimuts, les snipers de gauche, le temps de quelques éléments de langage, ont répliqué sur l'air de « la faute grave de la droite au pouvoir ». Se gardant bien, de leur côté, de noter que, depuis un an, personne n'avait pipé mot sur cet épineux dossier dans les rangs de Mme Taubira.
Le sujet est grave et méritait que l'opposition et la majorité s'accordent le temps de la réflexion et de la mesure sur le partage des responsabilités dans une affaire qui, venant après celle des libérés par manque de place en prison, ouvrait un véritable boulevard à l'UMP.
Dans un pays où le postulat idéologique fait office de pensée politique, un pays qui a entassé des tonnes de textes sur le durcissement des sanctions, un pays qui n'évalue jamais les réformettes accumulées depuis dix ans pour faire mieux avec moins et qui n'auront eu d'autre résultat que d'écraser les missions de l'État sur l'hôpital et sur la prison, il serait heureux que l'on en vienne, enfin, à la transparence. Et que l'on cesse de prétendre savoir ce qui est bon pour le peuple. Le peuple, lui, réclame la parole pour donner son avis sur le bien public. Que n'a-t-on testé le contrat de génération socialiste, qui va coûter très cher sans garantie de résultat ?
La querelle sur la prison sera peut-être le feuilleton de l'été. Ce serait alors l'occasion de rendre justice à Mme Taubira qui, pour mettre en place sa réforme du régime des peines et de la récidive, a innové en créant la « conférence du consensus ». Une manière novatrice de décider par la connaissance et l'expérimentation. À elle de faire la difficile preuve par les résultats que la modernité peut en finir avec le gouvernement à vue.

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