mercredi 28 août 2013
Ayrault et les retraites : lâcheté politique ou habileté tactique ?
Avis contrastés après l'annonce de la réforme des retraites par Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre est tour-à-tour accusé de "manque de courage politique" par certains éditorialistes, tour-à-tour salué comme un "démineur" par d'autres.
Dans "Le Figaro", Gaëtan de Capele estime que "faute de courage politique, cette réforme se résume donc, comme on le craignait, à un renvoi de l'allongement de la durée de cotisation aux calendes grecques et à une nouvelle hausse des prélèvements.(...) le gouvernement a choisi - c'est une manie - de ponctionner encore la fiche de salaire des Français et d'alourdir encore un peu les charges des entreprises", déplore-t-il.
De son côté, Henry Lauret dans "Le Télégramme" juge que "mécaniquement opportuniste, politiquement habile, la réforme des retraites siglée Ayrault renforce le chef d'une majorité viscéralement chamailleuse qui y trouvera sans doute quelque apaisement momentané." Et de saluer le savoir faire de Jean-Marc Ayrault : "le démineur de Matignon ne doit pas être mécontent de son tour de passe-passe."
Dans "La Croix", Dominique Quinio note que "le gouvernement a choisi la prudence et de ne pas s'attaquer aux dossiers les plus polémiques." "La situation économique, malgré les quelques signes de reprise de la croissance, aurait tout à perdre d'un grave désordre social", reconnaît-elle.
S'il croit que "dans ses "arbitrages", Jean-Marc Ayrault a manifestement voulu contenter un peu tout le monde", Hervé Favre ("La Voix du Nord") suppose qu'"en abattant son jeu dès hier soir, Jean-Marc Ayrault a aussi cherché à désamorcer la mobilisation syndicale avant la journée d'action prévue le 10 septembre.'
Raymond Couraud de "L'Alsace" a bien noté que le Premier ministre précisait "qu'il faudra bien de temps à autre 'remettre le dossier en chantier'. " "C'est de bonne guerre. Tous les gouvernements l'ont fait, à la manière de nos anciens qui juraient que la guerre de 14 serait 'la der des der'", avoue-t-il.
"Cela revient presque à un succès politique, dans la mesure où la CFDT et le patronat ont été enrôlés dans une forme de coalition des pragmatismes.(...)", calcule Philippe Waucampt dans "Le Républicain Lorrain".
"Contrairement à ce qu'a affirmé Jean-Marc Ayrault, cette réforme n'est pas juste, puisqu'elle ne réduit pas les inégalités de départ entre régimes, mais elle est habile", assure Jacques Camus ("La Montagne Centre Presse").
"En tout cas, le front social, qu'on imaginait 'explosif' avec un dossier comme celui des retraites, vient d'être momentanément désamorcé. On dira qu'il est sans doute plus difficile de négocier avec Al-Assad qu'avec Gattaz, Mailly. Ou même Mélenchon. Quoique..." ironise Jean-Claude Souléry de "La Dépêche du Midi".
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire