TOUT EST DIT

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mercredi 28 août 2013

Avec Taubira, la prison pour personne !


Christiane Taubira est une femme de convictions. Et on ne le lui reprochera pas. Naguère, elle a milité pour l’indépendance de la Guyane. Cette fibre rebelle, elle l’a toujours gardée en elle. Pendant les émeutes de 2009 en Guadeloupe, elle a, presque naturellement, pris le parti du chef syndicaliste indépendantiste Élie Domota.
C’est donc en toute connaissance de cause et, il faut bien le dire, non sans audace, que François Hollande lui a confié les sceaux de la République à son arrivée à l’Élysée. C’est à cette femme, pourtant peu prédestinée à cette fonction, de faire aujourd’hui respecter l’ordre républicain. Une incongruité.
Le chef de l’État ne peut que tirer les conséquences de son inconséquence. En nommant Christiane Taubira au ministère de la Justice, il devait s’attendre à des initiatives provocantes de sa part. Après le mariage pour tous, c’est la prison pour personne, qui est au cœur de la réforme pénale qu’elle propose.
Alors que la délinquance explose, que de tragiques faits divers mettant en scène de jeunes voyous au casier judiciaire long comme le bras se multiplient, qu’une forte majorité de Français jugent la justice pas assez sévère, la garde des Sceaux veut abolir la prison pour les peines inférieures ou égales à cinq ans. Pour des condamnations sanctionnant de simples vols à l’étalage, mais aussi des atteintes aux personnes ou agressions sexuelles. Cherchez l’erreur !
Bien sûr, notre système carcéral, dont le budget a pourtant doublé en dix ans, est loin d’être parfait. Il souffre de surpopulation, il n’empêche pas la récidive, il est souvent inadapté aux profils des détenus qu’il reçoit. Mais la liberté, même surveillée, l’expérience le montre, n’est pas une meilleure réponse.
François Hollande le sait. En choisissant Christiane Taubira, il a, fidèle à son habitude, joué la politique des petits arrangements entre « amis », des équilibres précaires au sein de sa majorité. À présent, face aux réalités, on lui demande, même dans son camp, de penser d’abord à la préservation de l’ordre public. À quelques mois des municipales, il serait bien inspiré d’oublier les peines de probation. Sous peine d’encourir lui-même une très large désapprobation.

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