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mercredi 28 août 2013

Réforme des retraites : pouvait-on faire pire ?


La réforme des retraites annoncée par Jean-Marc Ayrault vient doucher les maigres espoirs qu'on pouvait avoir en ce gouvernement.
Je n'attendais pas de François Hollande qu'il soit un bon président, qui mène les réformes de libération des énergies dont la France a besoin. Mais, au moins, j'espérais qu'il fasse les réformes affectant les clientèles politiques "de droite" que dix ans de gouvernement UMP avait épargnées. Dans le cas de la réformes des retraites, cela voulait dire ne pas faire porter l'intégralité de l'ajustement sur les jeunes, votant plutôt à gauche, mais mettre aussi à contribution les retraités, votant largement à droite et bénéficiant d'avantages choquants :
Pour faire court, on pouvait espérer d'un président socialiste qu'il essaie de rétablir un peu d'égalité et d'équité, pour plus de justice sociale. Au vu des principaux éléments présentés hier par Jean-Marc Ayrault, la réforme des retraites qui se prépare va anéantir ces modestes espoirs. La présidence de François Hollande nous livre en effet une nouvelle réforme pour rien, qui ne règle pas les vrais problèmes, rajoute des coûts supplémentaires certains et fait payer encore et toujours les mêmes. Tour d'horizon.
Le principal élément consiste en l'allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein. Au lieu de mettre en œuvre cette réforme au plus vite pour qu'elle s'applique à tous de manière équitable, Jean-Marc Ayrault choisit de l'étaler jusqu'en 2035, frappant de facto tout particulièrement les jeunes. Une fois de plus, de quoi nourrir l'impératif de révolte de la jeunesse, qui paie plus de taxes pour obtenir moins.
À l'inverse, pour augmenter les prélèvements, c'est tout de suite et sans modération aucune, alors que le coût du travail exorbitant condamne les Français à un chômage massif endémique. La réforme des retraites prévoit +0,6% de cotisations sociales, qui viendront amputer directement votre pouvoir d'achat et, partant, la croissance économique française. Seul (petit) point positif, l'inégalité de cotisations entre fonctionnaires et salariés du privé n'est pas amplifiée, tout le monde devrait être mis à contribution. L'écart, important, reste mais n'augmentera pas.
Enfin, loin de réduire les dépenses, le gouvernement s'est plutôt engagé à en faire de nouvelles, encore financées par des taxes : le compte pénibilité devrait coûter, selon les estimations officielles, 500 millions € par an, financés par de nouvelles cotisations sociales. Voilà qui devrait aider l'emploi à repartir...
Sans surprise, si avec cette réforme, le gouvernement compte "économiser" 7,3 milliards d'euros en 2020 pour le régime général (salariés du privé), la très grosse majorité de l'effort viendra donc de cotisations supplémentaires (4,4 milliards, 60%), certaines, tandis que les économies, encore hypothétiques, n'arriveront pas avant 2020, quand l'âge de la retraite augmentera. Le tout, sans réussir à ramener le régime à l'équilibre puisqu'il serait encore en déficit de 300 millions € en 2020, pour ne trouver l'équilibre qu'en 2040.
Le message en filigrane est clair pour les jeunes : si vous voulez une retraite, mettez de l'argent de côté...

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