TOUT EST DIT

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mardi 30 juillet 2013

Dossier : les boucs émissaires de la gauche


Intolérance. Pour la gauche, la droite est forcément coupable, l’Église réac, la famille homophobe, les “riches” et les patrons suspects. Et tous complotent à son échec. Des fantasmes qui éclairent toute sa politique. 

Julien Dray n’est pas content. Les soupçons de vols commis après le déraillement de Brétigny l’ont mis hors de lui : la droite “stigmatise” la jeunesse des quartiers ! « Bravo aux fachos et aux leaders de l’UMP toujours en mal d’identité », s’emporte-t-il sur Facebook, le 13 juillet. Et d’affirmer que « tout cela est faux ». Un peu vite, car le parquet d’Évry a précisé qu’une enquête était en cours « sur la commission de faits de vols lors de l’évacuation des blessés ». Trois plaintes ont été recensées, sans compter celle d’un médecin urgentiste dont le portable a été dérobé.
Eduardo Rihan Cypel aussi est en colère. Porte-parole du PS, ce député de Seine-et-Marne n’a pas supporté les critiques de la droite après les émeutes de Trappes, le 19 juillet : « Ce qui gêne les charognards du FN et de l’UMP, c’est que la gauche fait respecter l’ordre républicain sans amalgame ni anathème », a-t-il tweeté. Pas de chance ! Une vingtaine de voitures ont brûlé et plusieurs CRS ont encore été blessés le 20. Jean-Christophe Cambadélis en connaît la cause : « le sarkozysme », coupable d’avoir « abîmé la cohésion française », écrit-il sur son blog.
Fachos. Charognards. Les socialistes confondent souvent invectives et arguments. Il leur faut des boucs émissaires. L’augmentation du chômage vous inquiète ? C’est la faute à l’héritage ou à l’égoïsme d’Angela Merkel. Vous évoquez Marine Le Pen ? Jean-François Copé est sommé de comparaître — à moins que la gauche ne prenne pour cible José Manuel Barroso, présenté par Arnaud Montebourg comme « le carburant du Front national ». Vous déplorez l’insécurité ? Le PS accuse Sarkozy de l’avoir alimentée en creusant les inégalités. Vous protestez ? Vous êtes son complice !
Ainsi va la France sous François Hollande. Lui n’est responsable de rien. L’enfer, c’est les autres… et cela ne date pas d’hier ! Quelques exemples ?
« Le Nicolas Sarkozy qu’on cherche à vendre aux Français est un faux, une contrefaçon, un produit de contrebande imaginé par des cerveaux d’extrême droite et revendu par des valets sans morale », écrivait Najat Vallaud-Belkacem, en février2012. La porte-parole du candidat Hollande n’hésite pas, dans le même communiqué, à comparer Sarkozy à Vladimir Poutine « pour la brutalité de ses méthodes ». Un an auparavant, en février 2011, c’est à Hitler que le Mouvement des jeunes socialistes de la Vienne avait assimilé le chef de l’État, représenté le bras tendu sur une affiche conçue, selon les socialistes, en réaction au discours de Grenoble.
Nicolas Sarkozy y détaillait des mesures sur la sécuritéque la gauche n’a jamais admises : il évoquait notamment le retrait de la nationalité aux Français d’origine étrangère condamnés pour le meurtre d’un policier ou d’un gendarme. « C’est une éthique de la provocation, un racisme d’État. […]C’est très fasciste », tempête aussitôt Eva Joly. « On n’avait pas vu ça depuis Vichy », s’insurge aussi Michel Rocard, hostile à la révision de l’ordonnance sur les mineurs délinquants. «Mettre la priorité sur la répression, c’est une politique de guerre civile », poursuit l’ancien premier ministre, qui juge « scandaleuses » les intentions du chef de l’État.
On dira que l’outrance est pratiquée dans les deux camps, la compétition électorale conduisant mécaniquement à la surenchère. Mais la gauche ne réserve pas ses flèches à ses adversaires politiques. Écrivains ou polémistes, ceux qui ne partagent pas ses convictions sont eux aussi classés à la droite de la droite.
Bien que leurs idées diffèrent souvent, Éric Zemmour, Élisabeth Lévy, Robert Ménard, Ivan Rioufol et d’autres communieraient «dans l’obsession de la sauvegarde d’une identité française blanche et chrétienne » au sein d’une « amicale brune » dont le Nouvel Observateur a fixé les contours l’an dernier. Le dossier consacré à cette « nébuleuse », où figuraient aussi Renaud Camus et Richard Millet, s’intitulait simplement : « Les néofachos et leurs amis ».
Les critiques qu’ils endurent ne sont pas moins violentes que le procès...

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