TOUT EST DIT

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mercredi 10 avril 2013

Les grands moralisateurs, ces néo-Khmers rouges !

Dans "Politique première" sur BFM TV, Anna Cabana s'emporte contre la "nouvelle moralité" censée illuminer une République exemplaire. 

BFM TV : Anna, ce matin, vous avez envie de pousser un coup de gueule. Un coup de gueule contre la course à la vertu...

Anna Cabana : On n'entend qu'eux, ces jours-ci, les grands moralisateurs, les chantres de l'épuration, les nouveaux Robespierre, voire les néo-Khmers rouges. Si on les écoute, on doit accepter en souriant d'entrer dans l'ère de la vertu et de la probité, une ère où les hommes politiques dévoilent leurs revenus dans la transparence la plus absolue et où une "nouvelle moralité" est censée illuminer une République exemplaire. Ça mérite d'y regarder d'un tout petit peu plus près. Prenons l'exemple de Bruno Le Maire, le talentueux député UMP de l'Eure qui fait partie des quelques-uns, à droite, pouvant se rêver en présidentiable. Hé bien, Bruno Le Maire a voulu, comme Laurent Wauquiez et d'autres, se poser en héros de cette "nouvelle moralité", et donc il a mis en ligne lundi sur son site internet sa déclaration de patrimoine. Le peuple lui en est-il reconnaissant ? Quand on lit les commentaires, on peut légèrement en douter... Les internautes se divisent en deux catégories. Il y a ceux qui hurlent au mensonge, comme cette dame du Pays basque qui a travaillé dans l'immobilier et qui écrit : "Que 600 000 euros, la vieille ferme basque ? C'est une ruine alors ? Ou alors il n'y a aucun terrain ! Les vieilles fermes valent plus ! Il aurait mieux valu ne rien déclarer plutôt que de nous prendre pour des jambons !" Sic. Beaucoup de commentaires vont dans ce sens-là.

Et les autres ?



Figurez-vous que ceux qui ne reprochent pas à Le Maire de mentir lui reprochent d'être un mauvais gestionnaire, comme ce monsieur qui écrit : "Si un élu n'a pas réussi à se constituer un patrimoine, c'est qu'il gère mal ses finances et donc aussi les deniers publics. Il ne mérite pas ma voix." Bref, il n'y a quasiment QUE des mécontents. La troisième et dernière catégorie de mécontents - dont je suis - sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi Bruno Le Maire participe à ce grand déballage. "Il n'y a qu'une victoire : celle du populisme !, écrit François. Vous méritez mieux !" Sylvie ne dit pas autre chose : "M. Le Maire, pourquoi entrer dans ce jeu de dupes ? Celui du je dévoile mon patrimoine donc je suis honnête ? [...] bien évidemment ledit patrimoine ne doit pas être trop conséquent sous peine de vous voir pointer du doigt comme étant un sale riche. Comme si pour être honnête il fallait obligatoirement être pauvre." C'est en effet le diktat du moment, avec des imprécateurs munis de tondeuse à riches. Et qui sont prêts à tout, à l'abri de leur bonne conscience et de leurs bonnes intentions - dont l'enfer est pavé.

Prêts à tout ? Vous n'exagérez pas un peu ?

Hier matin, sur BFM TV, je n'ai pas rêvé : on a quand même entendu un député socialiste, le dénommé Yann Galut, déclarer que tout était bon pour lutter contre la fraude fiscale, y compris la délation. La fin justifie les moyens. La délation. Voilà où nous en sommes, Christophe. Qui sont les gagnants ? Ni le socialiste Yann Galut, ni son collègue de l'UMP Bruno Le Maire, ni les partis qu'ils représentent, ni la démocratie.

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