Ce sont les cloches de Big Ben et la musique de Renaud qui résonnent à nos oreilles quand on évoque Margaret Thatcher ou... Miss Maggie. « Pas une femme n'est assez minable / Pour astiquer un revolver / Et se sentir invulnérable / À part bien sûr Madame Thatcher. » La pauvre, elle s'en prenait plein la figure. Dans toutes les langues. Au royaume dont la couronne est portée par une reine, elle était la première femme à accéder au poste de chef du gouvernement. La première dans toute l'Europe. Et à une époque où l'on ne parlait pas de parité. Bref, c'était une « grande dame », assez forte pour s'imposer dans un monde de brutes. Parce qu'elle avait la capacité de l'être plus que les autres.
Le monde se partage en trois catégories égales : ceux qui ont oublié qui elle était ; ceux qui la détestaient ; ceux qui la vénèrent encore. Les idées qu'elle défendait n'ont pas péri. Et les émotions qu'elle suscitait dans les années 80 demeurent.
Son libéralisme forcené a conduit à des réussites économiques importantes, comme British Airways, privatisée en 1987. Mais aussi à des conflits sociaux très durs, dont elle sortira victorieuse mais en laissant des champs de bataille syndicaux et sociaux dévastés. Les réactions politiques sont sans appel : la droite retient « une dirigeante d'exception qui aura su défendre ses convictions sans préoccupation excessive des mouvements de balancier de l'opinion » (Copé) et la gauche « des dégâts économiques et sociaux » (Ayrault). Elle qui plaçait la liberté au-dessus de tout n'en voudra à personne d'avoir celle d'en dire le plus grand mal. Même au moment du grand départ. Unique, Miss Maggie.
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