Selon une étude du Credoc intitulée « Les cahiers de la consommation", les ménages devraient réduire leurs dépenses en 2013.De mauvais augure pour la croissance.
C’est la fin d’une époque. Si la consommation des ménages était le principal moteur de la croissance de 2000 à 2008, cette période est désormais révolue. « Montée du chômage, hausses d’impôts, baisses successives du pouvoir d’achat par ménage, confiance des ménages déprimée, recours au crédit atone et taux d’épargne toujours élevé : la consommation restera la variable d’ajustement et, en 2013, elle enregistrerait un repli historique avec -0,3% en volume (c’est à dire hors effet inflation), correspondant à une baisse de la consommation par ménage de 1,2% ! », estime une étude du Credoc intitulée « Les cahiers de la consommation". Selon l’Insee, la consommation des ménages avait stagné en 2012, année marquée par un recul inédit depuis 1945 du pouvoir d’achat (-1%). Quant au taux de chômage, il pourrait atteindre les 11% de la population active à la fin de l'année. Un record.
Timide amélioration en 2014
« Le désir de consommer est pourtant présent mais les conditions économiques ne permettent plus de le faire », estiment les auteurs de cette étude. En 2014, les Français casseront-ils leur tirelire, stimulés par l’amélioration des perspectives économiques ? Pas vraiment. Le Credoc table sur une progression de la consommation proche de 0,6%. Sera-ce suffisant pour permettre la réalisation des prévisions de croissance gouvernementale (1,2% en 2014) ? L’objectif paraît bien difficile à atteindre.
L’Allemagne l’a déjà fait
Dépasser les 2% de croissance annuelle malgré une demande intérieure quasi atone est pourtant possible. L’Allemagne a réalisé cette performance pendant la majeure partie de la décennie précédente, la consommation des ménages ayant pâti de la politique de modération salariale enclenchée en 2001 sous l’impulsion du chancelier Schröder. Mais cette faiblesse du moteur interne était compensée par la robustesse de l’investissement des entreprises et surtout par la formidable croissance des exportations. Or, en France, l’investissement des entreprises est en panne. Quant au commerce extérieur, même s’il a contribué positivement à la croissance en 2012, il n’est pas assez vaillant pour tirer à lui-seul l’économie tricolore.
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