TOUT EST DIT

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mercredi 17 avril 2013

Déclarations en séries

C'était couru ! Du combi Volkswagen à 1.000 euros de Jean-Marc Ayrault, aux trois vélos à 900 euros au total de Christine Taubira, les déclarations de patrimoine du Premier ministre et de ses 37 ministres ont pris l'allure d'un inventaire à la Prévert. Le premier réflexe serait de s'abandonner à la causticité en soulignant que pour la plupart, les membres du gouvernement, hors berlines officielles, ne roulent pas carrosse. Mais l'affaire mérite un examen plus approfondi. Si l'exercice de transparence imposé aux ministres n'a pas apporté de révélations stupéfiantes, il pourrait bien contraindre la gauche à réviser son discours de diabolisation des riches et son rapport schizophrénique à l'argent.
Il n'était que de voir l'embarras de certains, hier, pour justifier leur fortune. Bien sûr qu'il y a au gouvernement des gens riches et même très riches. Michèle Delaunay (Personnes âgées) a même confessé que sa déclaration de patrimoine (5,3 millions d'euros) avait constitué une « épreuve » tant « elle ne se vit pas en riche ».

Si le PS et ses dirigeants avaient moins souvent stigmatisé la richesse, y compris lorsqu'elle résulte d'une histoire familiale ou d'une réussite professionnelle sans tricheries, de tels scrupules n'auraient pas cours. Voilà François Hollande renvoyé à son imprudente affirmation de 2006 à la télévision : « Je n'aime pas les riches ». La gauche a souvent fustigé l'argent sur les estrades électorales pour s'en accommoder dans la vie réelle. Voilà, au moins, une opération vérité qui devrait mettre fin au manichéisme.
Ce serait déjà beaucoup, dans un pays où se creusent davantage chaque jour les clivages dans une exacerbation du climat politique. Le moment de curiosité passé, les citoyens vont vite exiger une autre transparence sur les douloureux prélèvements obligatoires qui s'annoncent. La déclaration de patrimoine des ministres s'effacera derrière… la déclaration d'impôt des Français.

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