TOUT EST DIT

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mercredi 17 avril 2013

L’insurrection continuera

L’insurrection continuera


La stratégie des partisans du « mariage » ouvert aux paires homosexuelles est claire. D’abord, passer en force et rapidement, même si c’est brutalement. Ensuite, ou, en même temps, discréditer l’opposition en exploitant toutes les possibilités de division interne. Dans cette offensive, le pouvoir politique est assuré de l’appui de la plus grande majorité des moyens de communication de masse. La conclusion est simple : le texte une fois voté et promulgué, l’opposition se disloquera, selon les avis, préférences et conflits de personnes, et le mauvais cap sera passé.
Le capitaine de pédalo n’est pas un adversaire si négligeable. Son mépris abyssal pour le peuple, que seule une vie entièrement passée dans les appareils de pouvoir peut façonner, lui donne une carapace quasiment impossible à transpercer. Rien ne l’émeut, car rien ne le touche. C’est l’insensibilité en personne.
« Insensibilité ! Mère de déraison ! » Ici, je cite l’auteur de cette formule parce que je ne veux pas risquer le sort du Grand Rabbin. L’auteur est Charles Maurras. Pour une fois que je chantais la louange d’un grand rabbin ! Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’il paie, au prix fort, son engagement contre le mariage homosexuel. Car enfin, cette histoire de plagiat ! Depuis l’aurore des temps, les auteurs n’ont fait que se répéter les uns les autres. Homère a-t-il écrit, de sa seule inspiration, L’Iliade et l’Odyssée ? Ou a-t-il été le compilateur, plagiaire de génie, de ceux qu’on appelle depuis « les chanteurs homériques » ? Péguy s’était amusé à recenser quelques-uns des plagiats les plus fameux du Père Hugo, sans compter « le grand ciel bleu n’emplirait pas mon cœur » du jeune Aymerillot, plagiat maladroit du « le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur » d’Eliacin. Robert Brasillach le dit dans la préface de son Anthologie de la poésie grecque,« la jeune fille est, toujours, semblable à la rose ». Ronsard plagie Pindare. Musset pompe Ronsard et Chénier, et se plagie lui-même.
Jamais deux yeux plus doux n’ont, du ciel le plus pur,
Sondé la profondeur et réfléchi l’azur…
qu’il nous ressert dans « le Saule », avec « Lucile qui était pâle et blonde » et qui avait quinze ans, après nous l’avoir chanté avec « Georgette que, pourtant, il aimait ». Les idées, les formules, les mélodies sont à tout le monde. Depuis quelques jours, je réponds à des journalistes qui me demandent si je suis le père, le fondateur, « l’idéologue » du « printemps français », que cette formule que j’ai écrite ici, mais que d’autres aussi ont écrite, n’est pas ma propriété et que le jeu de pistes que le journal Le Monde, en l’annonçant à la une, veut nous présenter comme « le secret de la manif » est un anachronisme désolant.
Ainsi, les vieux schémas, pour cette presse, comme pour la police, n’ont pas éclaté devant la réalité. Eh non ! Messieurs, ou Mesdames, il n’y a pas de parti, ni de club, ni de jeu d’influences obscures. Il y a une colère spontanée, populaire, familiale… dont la seule explication est la monstruosité de ce projet de loi. Inutile d’aller chercher plus loin. Le vieux canevas de Mai 68 les obsède. A l’époque, les universitaires cherchaient, dans les cours de sciences politiques, comment décrypter ce qui était venu des trotskystes, des « maoïstes », des situationnistes… en appliquant encore à ces groupes nouvellement constitués la grille léniniste qui était la seule connue. Seul peut-être le Parti communiste de l’époque avait un peu compris ce qui se passait. Mais la méthode, elle, d’où qu’elle vînt, était identifiable. Le procédé était révolutionnaire – et nos maîtres Jean Madiran, Jean Ousset, l’avaient clairement identifié. Quand les pouvoirs publics, déroutés, demandaient à leurs renseignements généraux des informations qu’ils étaient bien incapables de leur donner, nous savions, nous, ce qui se passait.
La situation se renouvelle, mais, à l’opposé, ou, plutôt de tout autre manière.
Et le pouvoir comme les grands médias n’y comprend rien. Ils font mine d’être intelligents en affirmant d’un air entendu que les partis et les associations « classiques » sont dépassés, qu’il s’agit de réseaux sociaux… mais, après avoir dit cela, ils cherchent encore à savoir où est le complot initial, qui tire les ficelles, comment s’appelle l’idéologue… et par quel lien la Cagoule, Charles Maurras, la milice et « le complot des soutanes » dirigent le mouvement.
Peine perdue, Messieurs, Mesdames – peine perdue ! Cette loi heurte le fond même de l’ordre humain, l’amour de l’homme et de la femme, ce que l’homme et la femme ont de plus cher, de plus sacré, de plus fervent, depuis qu’ils sont sur cette terre. Ne cherchez pas plus loin ! Ce choc est si violent, la détestation si intense, que loi votée ou pas votée, divisions internes calmées ou résurgentes, manœuvres conduites habilement ou désarroi… rien n’y fera. L’insurrection continuera.
Et puis, comme cela se passe dans les circonstances qu’après les historiens disent historiques, viennent se joindre à ce rejet fondamental, irrépressible, d’autres formes de contestation, de révolte. Aux soixante millions de mécontents s’ajoutent autant de sujets de mécontentement. Mélenchon apporte son concours par un souci désespéré de se faire entendre. Marine finit par se dire qu’elle aurait quand même dû s’en occuper. Vauquiez pense que peut-être, il peut devenir président de l’UMP. Copé ne lâche pas la barre. Raffarin ramène son baratin. Guaino se sent poète et tribun. Lamartine n’est pas loin. Boutin met les gaz pour que Bourges ne passe pas devant. Barjot ne lâche rien, surtout pas le podium. Tugdual essaie d’exister au milieu de ces femmes en furie, mais peu importe ils finissent par se confondre dans le ras-le-bol général qui les emporte tous et toutes.
Ce que n’ont vu ni les services du ministre de l’Intérieur – l’employé du gaz qui en fait un usage inconsidéré – ni les enquêteurs des grands médias, c’est qu’une révolte des familles est absolument incontrôlable, incommensurable et imparable. Car aucun organisme ne la conduit, aucune police ne peut la compter et rien ne l’arrête. J’ai vu, aux Champs-Elysées, le 24 mars dernier, quelques enfants qui n’avaient pas douze ans bloquer le mouvement d’un car de police en s’allongeant devant ses roues. Deux forces dans l’histoire sont irrésistibles : les femmes et les enfants. Les femmes en tant que mères. Les enfants, comme des enfants. Tout pouvoir peut écraser une coalition d’hommes, de jeunes gens, de garçons ou de filles. Aucun pouvoir n’a jamais pu triompher des familles liguées contre lui.
Nos dirigeants ne savent pas ce que c’est que la famille. Ils devraient relire Proudhon. Comme la propriété à laquelle elle est intimement liée, la famille est un vrai principe d’insurrection. Le chant des partisans
Ami, si tu tombes
un ami sort de l’ombre,
A ta place,
n’est rien à côté de l’invincible solidarité des frères et des sœurs, des pères et des cousins, des mères et des filles, des oncles et des neveux.
Le peuple que nos tyrans d’aujourd’hui dressent contre eux n’est pas la foule de 89, de 93, de la Commune ou de Mai 68, foules d’individus manipulées par les comités, les loges, les partis, les soviets, les groupes et les ambitions, c’est le peuple des familles de France, toutes libres, toutes nobles, toutes royales !

Attention !

Ça va barder !

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