TOUT EST DIT

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lundi 1 avril 2013

« Communiste Parc »


La Corée du Nord est donc en guerre avec sa voisine du sud. La nouvelle est alarmante, mais elle ne saurait être terrifiante. Kim Jong-Un, le président nord-coréen, aimerait bien aller plus loin, mais il n’en a guère les moyens. Même si son pays a mené des essais nucléaires, il n’a pas la capacité de déclencher un conflit irréparable dans la péninsule. La présence américaine en Corée du Sud et, surtout, la puissance chinoise devraient éviter que ses délires ne dépassent le stade des discours.
Kim Jong-Un, comme avant lui son père, vit dans le souvenir de la guerre menée par son grand-père au début des années cinquante. À l’époque, la Corée du Nord était soutenue par la Chine et l’URSS, dans ce conflit destiné à agrandir le monde communiste. Les Nations unies, aidées militairement par les USA, ont bloqué cette agression au prix d’une guerre qui a fait un million de morts.
Les temps ont bien changé, et la Corée du Nord est une sorte de « Communiste Parc » pour fossiles et marteaux. La population meurt de faim et les goulags fleurissent, dans ce pays que la Chine tient à bout de bras pour éviter d’avoir une frontière commune avec la Corée du Sud. Soixante ans après l’armistice qui mit fin au conflit fratricide, la Chine est passée à une autre forme de conquête mondiale. Appuyée sur un efficace mélange de communisme politique et de libéralisme économique, Pékin envahit le monde grâce à sa production industrielle.
Kim Jong-Un le sait, mais il a tout intérêt à maintenir son pays sous tension militaire. La déclaration de guerre lui permet de resserrer un peu plus le carcan qui enserre son peuple, et de s’assurer en même temps le soutien de la vieille garde qui l’entoure. Comme chez un enfant mal élevé, ce coup de colère lui permet d’attirer l’attention de ses voisins et des USA. Pyongyang veut relancer des négociations avec le sud, notamment pour améliorer sa situation économique catastrophique.
La déclaration de guerre est pourtant grave. L’étape suivante ne saurait être que la guerre ou un recul. Ce dernier cas de figure pourrait finalement coûter cher à Kim Jong-Un, qui risque de tout perdre sur ce coup de poker peu diplomatique.

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