TOUT EST DIT

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lundi 1 avril 2013

Treillis présidentiel


À ceux qui lui reprochent d’avoir endossé l’habit trop large du président de la République, François Hollande pourra répondre que le treillis camouflé ne lui va pas trop mal. Jeudi soir sur France 2, le chef de l’État a affiché une détermination militaire qui tranchait avec sa prudence sur d’autres sujets, comme la fiscalité ou les prélèvements sociaux.
Le président a pu mesurer, en moins d’un an, les dangers qui pèsent sur notre pays. Du terrorisme islamiste aux ambitions nucléaires de l’Iran ou aux délires du Dr Folamour de Corée du Nord, le monde est instable et la France doit se protéger. Et, pour reprendre une expression employée à plusieurs reprises jeudi à la télévision, sa « boîte à outil » contient, au moins, un instrument performant : la défense. « J’ai pu apprécier la qualité de l’outil militaire », a-t-il souligné. Un « ouf » de soulagement a dû secouer les casernes. Alors que les armées craignaient de vivre un Waterloo budgétaire, elles se contenteront d’un repli stratégique imposé par leur plus grand ennemi : le ministère des Finances. Pendant deux ans, François Hollande maintiendra le financement de la Défense au niveau de cette année.
L’hôte de l’Élysée, décidé à bien montrer qu’il ne transigerait pas sur la sécurité, a annoncé que l’arme nucléaire serait conservée et « même modernisée ». Cette annonce va choquer une partie de la majorité, qui voit rouge devant un uniforme et frémit à la vue du plus petit neutron, surtout s’il est kaki.
Cela ne signifie pas pour autant que les armées ne vont pas devoir serrer un peu leur ceinturon. Il se pourrait bien que des unités soient déplacées ou rayées de la carte. Des élus locaux devront se battre pour éviter de perdre leur régiment. Ils ont l’habitude : depuis la chute du Mur de Berlin, de nombreuses villes ont été démilitarisées, notamment dans l’Est de la France. Un siècle après Verdun, l’adversaire n’est plus attendu sur le Rhin, mais au sud.
Les ennemis ne sont pas les seuls à avoir pesé sur la stratégie élyséenne : nos amis aussi ou, plus exactement, leur absence. Au Mali par exemple. François Hollande a pris acte de l’échec de l’Europe de la Défense. Quitte à être seul, autant se donner les moyens de se défendre.

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