TOUT EST DIT

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mardi 19 mars 2013

L'incompréhension des Français préoccupe Hollande

Alors qu'il s'installe dans l'impopularité, le chef de l'État s'inquiète de ne pas voir apparaître les résultats de sa politique.


Les bonnes nouvelles sont rares. François Hollande en a donc profité. En parrainant, lundi à l'Élysée, le plus gros contrat de l'histoire aéronautique signé par Airbus, le chef de l'État était plein d'espérance. «C'est un exemple pour notre économie, pour ce qu'elle peut faire, pour ce qu'elle doit faire en termes de compétitivité», a-t-il commenté. Le soir, il dînait à Berlin avec la chancelière allemande, Angela ­Merkel «pour regarder ce que nous pouvons faire avec nos entreprises», a-t-il déclaré avant de partir; François Hollande ne cède pas au défaitisme. Pourtant, il aurait de quoi déprimer.
Les sondages sont de pire en pire pour lui. Le dernier baromètre BVA a enregistré lundi un record: 64 % d'opinions défavorables, soit 8 points de plus qu'en février. Et le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, perd 4 points à 34 %. Autre mauvais signe: le résultat du premier tour de l'élection législative partielle dans l'Oise dimanche. La candidate du PS, Sylvie Houssin, a perdu 9 points par rapport au mois de juin 2012 (21,37 %, contre 30 %). Elle est donc éliminée, laissant l'UMP et le FN face à face dans cette circonscription ancrée à droite. L'abstention de l'électorat de gauche est inquiétante. Au sein de l'exécutif, on constate avec résignation que l'opposition est «très soudée» et que «ce qui se trouve à la gauche du PS se radicalise».
À l'Élysée, on accueille ces nouvelles comme d'habitude. On n'en attendait pas d'autres, en réalité. Si François Hollande regarde les enquêtes d'opinion, il garde ses réflexions pour lui. «Ce n'est pas son genre d'en parler», assure un proche. Tout au plus concède-t-on que le ressentiment est lié à la conjoncture économique. «Les sondages sont indexés à la situation. Humainement, Hollande n'est pas rejeté. Il est considéré comme quelqu'un d'honnête», juge un ministre. Mais, face à la crise, les Français le trouvent dépourvu de solution.
Ce décalage, François Hollande en est conscient. Ce qui le préoccupe, c'est l'incompréhension. «Nous sommes à un moment du temps où nous n'avons pas de visibilité sur ce que nous faisons. Les mesures que nous avons prises ne sont pas rentrées dans l'atmosphère», explique-t-on dans l'entourage du président. Leur «mise en œuvre concrète» prendrait trop de temps. «Beaucoup d'entreprises n'ont pas compris ce qu'était le crédit d'impôt compétitivité», regrette-t-on par exemple. D'autres mesures suivent une progression aussi lente dans leur application, comme les emplois d'avenir. C'est ce qui expliquerait les interrogations de l'opinion sur l'action du gouvernement. À force d'explication, l'exécutif attend un changement d'état d'esprit. «La boîte à outils existe, alors sortez les outils, lance-t-on à destination des entreprises. Cela ne changera pas les difficultés de popularité, mais il y aura appropriation des outils.»
Face à la crise, François Hollande espère se trouver dans un entre-deux d'où il pourra sortir avec les premiers résultats économiques. C'est pourquoi le président veut accélérer. «L'ensemble du système administratif doit donner un coup de collier», explique-t-on. Il compte aussi recevoir l'ensemble des préfets et des secrétaires généraux des ministères.
Pour reprendre la main immédiatement, l'exécutif n'a pas de formule magique, cependant. Depuis des mois, François Hollande tente de démontrer la «cohérence» de son action. Mais le déplacement de deux jours à Dijon, la semaine dernière, s'est soldé par un échec de communication. Quant à l'intervention télévisée prévue la semaine prochaine, personne ne croit à l'Élysée qu'elle changera la donne du jour au lendemain.


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