TOUT EST DIT

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vendredi 8 mars 2013

Encore plus libérer la femme

Encore plus libérer la femme


8 mars : Journée internationale de la Femme. Et que nous sert la chaîne d’Etat pour célébrer cette semaine en leur honneur ? Un reportage de Caroline Fourest et Nadia El Fani sur les tristement célèbres Femen. Intitulé « Nos seins, nos armes ». Plus qu’un documentaire évidemment. Un plaidoyer vengeur et partial, fait par une lesbienne, que le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques – Pascal Boniface lui-même –, a qualifiée de « serial-menteuse »…
On nous a bien sûr vendu la dimension internationale de ce minuscule mouvement – 15 qui manifestent seins nus en France ! – dénonçant pêle-mêle la prostitution et les atteintes à la démocratie. De ces féministes d’un nouveau genre, qui se sont exhibées à Moscou, Paris, Zurich, Bruxelles et même sur la Place Saint-Pierre de Rome, guettées par les journalistes en mal de photos-trash. De cette onde de choc qui, partie d’Ukraine – qui ne les regrette pas du tout – gagne l’Europe et espère bien couvrir « l’Afrique du Nord et l’Amérique du sud », comme l’a affirmé leur dirigeante, Anna Goutsol (sans préciser qu’elles étaient d’ores et déjà personna non grata en Tunisie : le Premier ministre, Sihem Badi – une femme – l’a dit haut et fort il y a quelques jours…)
Charlie Hebdo a même consacré son numéro de mercredi à ces grues du médiatiquement correct. « Mêmes bagarres, mêmes ennemis, tout était réuni pour que la bande des Femen et celle de Charlie Hebdo se réunissent ! » On ne s’en serait pas douté. Et mardi sort, aux éditions Calmann-Lévy, un livre consacré à leurs combats. Pourquoi, déjà, leur dirigeante avait atterri en France en 2012 ? Parce qu’elle avait scié une immense croix en bois en soutien au groupe contestataire russe Pussy Riot, condamné par la Russie de Poutine. Et qu’elle craignait des représailles.
On nous a vendu, ni plus ni moins, cette « troisième vague du féminisme », après les suffragettes du XIXe siècle et les mouvements des années 1970, selon Réjane Sénac, chercheuse au CNRS, qui « porte sur le partage du pouvoir ». Ses adeptes l’appellent « pop féminisme » ou « sextrémisme ». Nues, « pour se réapproprier le corps mais aussi l’espace de la rue, fief des mâles ». (Elles parlent beaucoup moins de Viktor Sviatski, trentenaire masculin et éminence grise de leur mouvement, toujours présent au quartier général des sextrémistes en Ukraine et qui, lui, n’apparaît jamais !) Quitte « à finir quelque part en Irak ou en Iran, dépecée par une foule fanatique ».
Les experts ukrainiens avaient tout de suite désactivé cette « simulation de féminisme », sans « aucun sens politique ou social sérieux ». Mais en France, alors que beaucoup dénoncent une existence purement médiatique, le relais est assuré par quelques personnalités bien placées. Loin d’être inquiétées, les Femen sont presque soutenues. Même après leur intrusion dans Notre-Dame de Paris le 12 janvier dernier, punissable par la loi, tant du point de vue civil que pénal, elles n’ont fait l’objet d’aucune garde à vue…
Même si seulement 14 % des Français ont soutenu cette action. Même si cette émission de France 2 de Caroline Fourest n’a rassemblé que 7,3 % de l’audimat. Ils continuent à nous les vendre.
Les Femen, Marcela Iacub, « 50 nuances de Grey »… C’est ça le féminisme ? Le Nouvel Obs s’indignait mercredi que L’Express en fasse une couverture « machiste », qui souligne le grand malaise des hommes. Il ferait mieux de s’inquiéter, lui aussi, de cette radicalisation, au lieu de courir après les pubs sexistes. De cette super-féminisation qui, dans les faits, masculinise et tue, tout simplement, la femme.
Le fait que subsiste et persiste, plus que jamais, malgré le féminisme libératoire, la sexualisation comme objet de la femme devrait les faire réfléchir. Comment expliquent-ils par exemple la prostitution en Allemagne, devenue une « valeur-refuge » pour tous ceux qui pâtissent de la crise ? L’eurodéputée du parti des Verts, Franziska Brantner, l’a dit elle-même,  « l’Allemagne est devenue le plus grand bordel d’Europe ». Le travail du sexe ouvre désormais des droits à l’assurance chômage et à la couverture maladie. Il faut simplement être déclaré auprès des impôts. Et la tentation d’arrondir ses fins de mois l’emporte. Des jeunes femmes au chômage ont même reçu de la part du Pôle emploi allemand des offres pour aller travailler dans un bordel, comme le rapporte l’article du Augsburger Allgemeine daté du 6 février…
Ce n’est pourtant pas l’Allemagne qui est la plus touchée par la crise ! Mais c’est malheureusement l’Europe qui a été la plus touchée par la pseudo-libération de la femme, le beau féminisme du XXe siècle.
Et il faut continuer la propagande. Il faut encore et toujours persuader les femmes du bien-fondé de leur « autonomie », qui passe en premier lieu par la « maîtrise » totale de leurs corps. Passablement écornée par les récentes « découvertes » sur les méfaits des pilules – que de guillemets dans cette langue de faux… Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a récemment annoncé le lancement, au mois de mai prochain, d’une campagne de propagande sur tous les moyens de contraception. Ne pas laisser de place à l’interrogation et à la réflexion.
En Suède, pays de la théorie du genre par excellence, beaucoup d’hommes qui ont eu le malheur – c’en est un aujourd’hui – de passer par la case mariage et enfants, pleurent leur solitude et leur défaite systématique devant la prise de pouvoir féminine flagrante. A-t-on jamais fait un lien, en France, avec les tueries familiales qui se multiplient dans les cas de différents conjugaux et surtout de divorces ? Des extrêmes peut-être, mais dont l’horrible fréquence doit poser des questions sur le rapport homme-femme, époux-épouse, dont on a soigneusement vicié l’harmonie.
Le pouvoir de la femme est immense. Autant qu’il demeure dans l’ombre. C’est le secret de sa féminité et de sa réelle liberté. Mais aujourd’hui, la femme a recroqué dans la pomme et les hommes, d’abord aveugles, puis bien contents de l’être, les épaules déchargées, sont aujourd’hui les premiers à en pâtir. 
Triste journée du 8 mars.

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