TOUT EST DIT

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vendredi 8 mars 2013

Sarkozy "abasourdi" par l'article de Valeurs actuelles

Critiques frontales de François Hollande, propos jugés inopportuns même à droite : l'article de Valeurs actuelles citant des propos de l'ancien président, dans lesquels il évoque son possible retour en politique n'aurait finalement pas fait le bonheur de l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, affirme le JDD.

Il ne s'agissait pas d'une interview, tout au plus de propos rapportés ; mais depuis quelques jours, ils agitent toute la sphère politique - au point, assure le Journal du Dimanche, de provoquer le malaise jusque dans l'entourage proche deNicolas Sarkozy. Et d'y ranimer des guerres intestines à propos de délicates questions de timing et de gestion de l'image publique de l'ancien président. Au coeur de ce "coup" médiatique, un homme, Patrick Buisson, dont la stratégie de "droitisation" avait déjà été très contestée lors de la défaite de Nicolas Sarkozy face à François Hollande lors de la présidentielle d'avril-mai dernier. Ancien patron de Valeurs actuelles, c'est lui, de concert, assure France Info, avec l'actuel vice-président du magazine Jean-Claude Dassier, qui aurait orchestré le déjeuner au cours duquel Nicolas Sarkozy a glissé les confidences qu'il semble lui-même regretter aujourd'hui.
Sur le fond, l'article de Valeurs actuelles se présente comme un reportage ; sous la plume du directeur général de la rédaction, Yves de Kerdrel, Nicolas Sarkozy y apparaît tel qu'en lui-même, dépouillé de l'habit de chef de l'Etat. On le voit dans les vestiaires du Parc des Princes "en costume gris foncé, chemise blanche et barbe de trois jours soigneusement entretenue", en train de bavarder, en anglais, avec David et Victoria Beckham. "Vous viendrez bien dîner à la maison ?" glisse l'ancien président. On le voit aussi dans ses bureaux du 77, rue de Miromesnil, discutant à bâtons rompus avec un grand patron. Une adresse où se croisent des personnalités aussi éclectiques que Nicolas Bazire, directeur général de Groupe Arnault, le pilote de rallye Sébastien Loeb, l'écrivain Jean d'Ormesson, Pierre Blayau, patron du fret à la SNCF, Thierry Breton, qui fut patron de Thomson et de France Télécom avant de devenir ministre de l'Economie... L'auteur de l'article trace le portrait d'un ancien président qui "aspire à la sérénité, à la tranquillité, à la vie de famille, au bonheur de son couple". Mais tout en émaillant son propos de petites phrases parfois cinglantes...
"Ce procédé est inacceptable et grossier"
Quelques-uns des grands sujets du moment passent ainsi à la moulinette de ces commentaires percutants. Les relations franco-allemandes ? "Hollande a cassé tout ce que j'avais réussi à construire avec Angela Merkel. Pas tellement parce qu'il ne s'entend pas avec elle, mais parce qu'il mène une politique exactement contraire à celle de l'Allemagne." Le mariage pour tous ? "Avec leur "mariage pour tous", la procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui, bientôt, ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant." Les interrogations sur les contrôles de l'industrie agro-alimentaire ? "Tout le monde veut savoir s'il y a du cheval dans ce qu'on mange. Mais la traçabilité des enfants, qu'est-ce qu'on en fait ?" Sans compter son possible retour : "Il y aura malheureusement un moment où la question ne sera plus : "Avez-vous envie ? " mais "Aurez-vous le choix ? " (...) Dans ce cas, effectivement, je serai obligé d'y aller. Pas par envie. Par devoir. Uniquement parce qu'il s'agit de la France."
Les citations issues de cet article qui ont filtré avant la publication de Valeurs actuelles, jeudi, ont provoqué les condamnations du PS tout en plongeant les camps Fillon et Copé dans des abîmes de réflexion. Du côté de l'ancien Premier ministre, on y voit une attaque directe. Côté Copé, la sortie paraît incompréhensible. Les petites phrases de ceux qui, à l'instar de François Fillon, évoquent à mots couverts leur envie de tourner la page du sarkozysme, se sont multipliées, de la part de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui fut pourtant porte-parole du candidat Sarkozy en 2012, ou encore du côté de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. De manière générale, chez les soutiens de Sarkozy, on craint une maladresse. Le Point évoque "un raté complet". Un écart par rapport à la ligne de conduite que l'ancien président s'était fixée : "Eviter tout contact avec les journalistes, plus encore ceux traitant de la politique." Le JDD évoque un Nicolas Sarkozy "abasourdi" par la présentation, la teneur et la mise en avant sur la "Une" de Valeurs actuelles de ce reportage reproduisant de trop nombreux propos à bâtons rompus.
Ce que souligne l'un de ses collaborateurs, également cité par l'hebdomadaire : "Il y a eu beaucoup trop de citations qui n'étaient pas destinées à être publiées." La colère est perceptible chez ce proche anonyme de l'ancien chef de l'Etat : "Ce procédé est inacceptable et grossier. Nicolas Sarkozy n'a jamais demandé une interview et vous imaginez bien qu'il ne la fera pas en catimini dans Valeurs actuelles". Et un autre anonyme, présenté comme "un sarkozyste du premier cercle", va jusqu'à lancer : "Buisson est fou, on ne va pas pouvoir continuer comme ça avec lui."

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