vendredi 8 mars 2013
Sarkozy et le destin
Sarkozy et le destin
Contrairement à Giscard, en 1981, personne à droite n’est en mesure, pour l’heure, de lui barrer la route.
Nicolas Sarkozy n’est pas le premier président battu de la Ve République. Il n’est pas non plus le plus jeune : Valéry Giscard d’Estaing avait deux ans de moins quand, en 1981, la foudre lui tomba sur la tête. À ceci près que VGE ne put jamais relever la sienne, matraqué par son propre camp, à peine François Mitterrand installé à l’Élysée.
Le vaincu de 2012 n’a pas ce handicap : c’est sur lui, et sur personne d’autre, que comptent, pour l’instant, les sympathisants de droite pour chasser la gauche dès que les urnes leur en donneront l’occasion. Point de Raymond Barre, encore moins de Jacques Chirac, pour contester son ascendant sur l’opposition parlementaire. Comme Barre, voilà trente ans, François Fillon ne dispose d’aucun appareil, mais il lui manque surtout ce que le premier ministre de Giscard possédait au plus haut point : la présomption de faire de la politique “autrement”. Comme Chirac, en 1981, Jean-François Copé dirige, certes, le principal parti de la droite, mais il en perdrait aussitôt le contrôle s’il lui passait par la tête de l’utiliser pour isoler Sarkozy. Quant à vouloir prendre celui-ci de vitesse en l’obligeant à se soumettre à une primaire — ce que Fillon suggère déjà en indiquant que, désormais, les compteurs, sont « remis à zéro » —, qui peut croire que Marine Le Pen ne profiterait pas de cette nouvelle crise pour devancer tout le monde en 2017 ?
Ce qui peut arrêter Sarkozy, outre, à nouveau, une majorité de Français ? D’abord et avant tout lui-même. D’où l’intérêt des longs propos tenus par l’ancien président de la République et qui sont reproduits dans les pages qui suivent (1) : l’incertitude d’un homme qui n’a pas encore pris sa décision. Mais annonce déjà qu’il ne reculera pas si la situation exige qu’il descende à nouveau dans l’arène.
(1) Valeurs actuelles
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