TOUT EST DIT

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jeudi 21 mars 2013

En quoi François Hollande est-il solidaire ?

En quoi François Hollande est-il solidaire ?


Le président s'est fait élire sur sa proximité avec les Français. Dix mois plus tard, cet argument ne tient plus du tout. 

La solidarité est une valeur révolutionnaire devenue, dans le vocabulaire politique, un substitut prudent à l'"égalité" sur le plan économique - d'où l'"impôt de solidarité sur la fortune". Monsieur Hollande fait partie des 15 % de citoyens les plus riches de France. Il possède un magnifique patrimoine immobilier, dont chacun peut prendre connaissance dans le Journal officiel daté du 11 mai 2012 : "Déclaration de situation patrimoniale de M. François Hollandeproclamé président de la République". Y figure, entre autres biens à Cannes, une villa, la Sapinière, sur les hauteurs huppées de Mougins, évaluée à 800 000 euros.

Curieuse de nature, j'ai appelé l'agence Label Properties pour savoir à quel prix se vendrait une maison dans le coin. Réponse : "Ici, on ne trouve pas une maison correcte à moins de 1,5 million." Là n'est pas le problème, réduire nos charges, nos taxes, nos impôts, c'est notre rêve à tous. Et monsieur Hollande reste juridiquement irréprochable. Il ne paie pas l'ISF. Toujours dans le Journal officiel, on peut lire à la fin de la déclaration de patrimoine : "La fraction de ma nue-propriété des biens immobiliers de Cannes relève, selon les règles de l'assiette ISF, du patrimoine de l'usufruitier. Elle n'a donc pas été mentionnée. Fait à Paris le 15 mars 2012."

Si les pauvres pensaient moins à l'argent, ils seraient plus heureux

Et l'usufruitier, tout frais pondu, c'est... papa Hollande, 90 ans. Sans vouloir être cynique, fiston ne perdra pas trop pour attendre. On passera sous silence son salaire de 156 000 euros par an, c'est sa fonction qui le veut, et le fait qu'il ne paie rien, pas même sa coupe de cheveux. La vraie question n'est pas non plus qu'il proclame ne pas aimer les riches et qu'il semble nous dire tous les jours que si les pauvres pensaient moins à l'argent, ils seraient plus heureux. La vraie question, monsieur Hollande, alors que 85 % des Français subissent la crise, et l'austérité qui s'impose à des degrés divers et ,pour certains, dramatiques, est : que faites-vous personnellement et peut-être en secret pour partager les soucis de tous, les douleurs de certains ? De quoi vous êtes-vous seulement privé ? Dites-le-nous, sincèrement, et notre regard sera changé.
Vous êtes gentil, aimable, honnête, mais vous n'employez que des mots creux pour nous parler: "Garder le cap." Lequel ? "J'ai le devoir de lever les doutes." Ne vous privez pas. "La résistance aux humeurs, aux modes, aux pressions, aux intérêts est la meilleure façon de garder le rythme de la marche." Quand on fait du sur-place, monsieur le Président, on évite ! Puis-je aussi me permettre de vous mettre en garde contre certaines formules qui s'avèrent fâcheusement exactes dans les faits ? "Ma priorité, c'est le chômage." Stop, Président, votre priorité a marché, il explose. Votre volonté d'apaisement tient de la fantasmagorie. "La crise est derrière nous", disiez-vous avant Noël. Et oublions vos annonces sur le déficit et la croissance, personne n'y a cru, pas même vous.
Pour ceux d'entre nous qui savent combien votre enfance a dû être difficile entre un père extrême droite et une mère très à gauche, on conçoit votre détestation du conflit, votre recherche permanente du consensus. Cela ne mène qu'au vague à l'âme. Ou à la colère dans les usines. Et il y a autre chose : dans votre débat préélectoral avec monsieur Sarkozy, vous vous êtes lancé dans une tirade demeurée fameuse : "Moi, président de la République, moi, président de la République, etc." Jamais vous n'avez dit "nous"... Jamais vous n'avez dit "tous ensemble"... Et pourtant, tous ensemble, nous pourrions mieux vous comprendre. 

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