Ça va être comique le Conseil des ministres de mercredi prochain. Ils
auront tous reçu la lettre de cadrage du premier d’entre eux leur
imposant, collectivement, cinq milliards d’euros d’économie. Mais
attention, Ayrault l’a bien expliqué : on affûte les crayons de bois au
plus court et on surveille l’utilisation de la photocopieuse du coin de
l’œil mais on ne touche pas à la masse salariale. Ça va être coton de
réaliser des économies sans toucher au poste le plus comaque des
dépenses.
Mercredi prochain, on imagine les postures. Peillon, peinard, ne craint
rien. Avec des embauches en veux-tu en voilà à l’Éducation nationale, il
pourra se tenir les côtes face à ses collègues. Si Taubira renonce à
remettre un tribunal à Tulle, on peut trouver trois sous. Aurélie
Filippetti a d’ores et déjà compris que la Culture est au socialisme
version Hollande ce que le gland est au mocassin : un accessoire.
Jean-Yves Le Drian peut facilement priver l’armée de chars Leclerc sans
mettre en péril la Défense nationale. Encore une poignée d’euros trouvée
en moins de temps qu’il n’en faut pour une corvée de latrines.
Sans
rire, où va-t-on les trouver ces cinq milliards d’écot de chacun ? Sans
doute dans les aides diverses, les subventions variées, les frais
généraux. Si, dans les ministères, on commence à comprendre que l’argent
qu’on dépense est avant tout celui des Français, ça va nous faire un
choc culturel… C’est idiot, cette histoire de cinq petits milliards.
Pourquoi pas dix, douze ou cent, pendant qu’on y est. Il ne faut pas se
contenter de couper les ficelles quand on peut défaire les nœuds.
mardi 12 mars 2013
Couper la corde au lieu de défaire le nœud
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