TOUT EST DIT

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mardi 8 janvier 2013

Époque

Époque


Les malheurs de Virgin sonnent comme l’adieu à une époque. Quand la marque a ouvert ses portes en France, à la fin des années 80, on parlait encore de baladeurs et de cassettes pour enregistrer le dernier tube de Michael Jackson ou de Madonna. La branche culturelle du milliardaire anglais, Richard Branson était synonyme de jeunesse, d’avenir et de profits.
Jackson est mort, on enregistre la musique qu’on aime sur son ordinateur, les cassettes vidéo sont aussi ringardisées qu’un 78 tours, mais Richard Branson, toujours aussi bon financier, a su se débarrasser à temps de ses magasins menacés par les nouvelles technologies. Virgin agonise à son tour et ses salariés, ballottés d’un actionnaire à l’autre, n’ont pas eu, eux, la chance de pouvoir changer de bateau.
Les déboires du magasin culturel ne font pas sourire ses concurrents. La Fnac résiste en multipliant les mesures économiques afin de ne pas rejoindre son malheureux concurrent au cimetière des dinosaures du commerce, massacrés par internet.
La civilisation numérique n’est pas tendre pour la concurrence. Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à utiliser leur ordinateur pour acheter livres ou CD sans se déplacer. Le magasin se fait virtuel et les vendeurs le deviennent de plus en plus. Même les soldes, qui représentaient jusqu’à présent l’un des derniers refuges de prospérité des commerces traditionnels, migrent de plus en plus sur le net. Les grandes enseignes spécialisées dans le commerce de détail en ligne promettent des affaires à faire se pâmer les consommateurs.
Plus que jamais, les commerçants traditionnels doivent innover pour éviter de connaître le sort de Virgin. Leurs associations multiplient les opérations séduction pour fidéliser une clientèle attirée par les charmes du commerce sur écran. L’enjeu est immense et dépasse le seul acte d’achat. La question est bel et bien de savoir si nos rues, déjà malades des « dents creuses », sont condamnées à se vider de leurs enseignes.
Dans le naufrage de l’ancienne économie, Virgin est une sorte de Titanic. Mais combien de petites barques sombrent-elles dans l’indifférence générale ?

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