TOUT EST DIT

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mardi 8 janvier 2013

Huit jours et deux tests

Huit jours et deux tests


François Hollande, qui souhaite une « France apaisée », s’est engagé ostensiblement dans la variante socialiste de cet apaisement : la social-démocratie. Souvent mal vue par la gauche hexagonale, qui préfère les accents révolutionnaires, la social-démocratie accorde une large place au dialogue social, valorise le compromis, accepte l’économie de marché avec l’État comme régulateur, et se méfie de l’idéologie à tous crins.
L’apaisement est-il un vœu pieux pour cérémonies officielles de début 2013 ? Une partie de la réponse interviendra dans les huit prochains jours, qui pourraient donner le ton à la première année pleine du quinquennat.
Jeudi et vendredi prochains, est prévue ce qui doit être l’ultime séance de négociation sur la sécurisation de l’emploi. Syndicats et organisations patronales se retrouvent pour tenter de trouver un accord apportant plus de souplesse aux entreprises, et plus de sécurité aux salariés. Or, dans notre pays, trouver un tel équilibre relève du casse-tête. Le pouvoir politique se substituera aux partenaires sociaux, s’ils aboutissent à une impasse. Mais François Hollande les exhorte à trouver eux-mêmes une entente, qui n’est pas tout à fait à exclure, ce qui est déjà une timide avancée. Si les négociateurs disaient « banco », il s’agirait d’un véritable tournant.
L’autre rendez-vous majeur concerne le « mariage pour tous ». Les opposants à ce qu’ils surnomment le « mariage gay » organisent une grande manifestation le week-end prochain, et le ton est monté ces dernières heures entre le ministre de l’Éducation nationale et la direction de l’école catholique, appelée à rester neutre dans le débat, au nom de la laïcité. La missive de Vincent Peillon a irrité l’Église, protestation relayée par l’UMP. La gauche avait les faveurs de l’opinion en engageant ce projet, mais le climat est en train de se tendre, à l’exact opposé de l’appel au calme lancé au sommet de l’État.
La droite ne désarme pas contre François Hollande, tandis que son affichage, désormais clairement social-démocrate, heurte la gauche de la gauche, mais aussi une partie du PS : le président, qui revendique la normalité, aura fort à faire pour apaiser un pays où c’est surtout l’affrontement qui est considéré comme normal.

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