TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 8 janvier 2013

Un vent frais sur 2013

Un vent frais sur 2013

 En ce début d'année, c'est un vent frais qui semble devoir souffler sur l'économie française. Les prévisions des experts sont toutes inférieures à 1 % de croissance et plus proches de 0 %. Le gouvernement lui-même ne prévoit pas de retournement de la courbe du chômage avant la fin de l'année. Avec un rythme de 30 000 à 40 000 chômeurs de plus chaque mois, nous avons déjà dépassé les 3 millions de sans-emploi et nous approchons des niveaux records d'après-guerre, au début des années 1990.
Cela n'a, malheureusement, rien d'étonnant après la pire crise de l'après-guerre, qui a frappé l'économie mondiale depuis 2007. Cette crise, partie des États-Unis, a déstabilisé le système financier international, contraint les États et les particuliers à réduire leur endettement, engendré des politiques d'austérité et elle a donc freiné la croissance partout dans le monde.
Pour l'instant, le pire a été évité si l'on compare notre situation avec celle de l'économie mondiale dans les années trente. À cette époque, la croissance économique n'avait pas ralenti, elle s'était effondrée ; le chômage n'avait pas augmenté, il avait explosé, provoquant en Europe, l'arrivée de régimes totalitaires qui nous avaient conduits à la plus effroyable guerre mondiale avec plus de 50 millions de morts.
Un monde nouveau
Ces comparaisons ne sont pas inutiles quand on entend les commentaires catastrophiques sur la situation du monde et de la France. Nous avons échappé au pire grâce à des systèmes de protection sociale beaucoup plus développés qu'avant-guerre. Grâce aussi à une économie « mondialisée » dans laquelle l'Europe et les États-Unis ne sont plus les seuls moteurs de la croissance.
Nous ne voyons souvent dans l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine que des concurrents qui dévoreraient nos emplois. Nous ne voyons pas que ces mêmes pays « émergents » sont devenus des moteurs de l'économie mondiale. Certes, ils peuvent supprimer des emplois chez nous. Mais, chez nous aussi, ils achètent, ils investissent, ils créent et maintiennent des emplois, par exemple avec des capitaux indiens dans la sidérurgie ou des capitaux coréens dans la construction navale.
En 2013, sans une croissance de 4 à 5 % en Asie et en Afrique, nous n'aurions pas la possibilité de la stabilité en Europe et une croissance de 1 à 2 % en Amérique du Nord.
Nous avons du mal à voir le monde tel qu'il est devenu, c'est-à-dire très différent de ce qu'il était il y a trente ans et, sans doute, de ce qu'il sera dans trente ans. Des novations radicales sont en cours dans notre univers : nouvelles puissances économiques (surtout en Asie), nouvelles technologies (y compris chez nous si nous développons la recherche et l'investissement), nouveaux besoins (notamment pour économiser les ressources naturelles).
Les gouvernements doivent mener des politiques qui tiennent compte de tous ces changements. La gauche, revenue au pouvoir en France après dix ans d'absence, prend peu à peu conscience de tous ces bouleversements qui bousculent ses idées reçues. L'Europe, sous ces nouvelles contraintes, recommence à faire quelques progrès vers son unité : la zone euro a été sauvegardée dans la tempête. Il reste beaucoup à faire ; les élections en Italie et en Allemagne, en 2013, autoriseront, peut-être, un nouveau bond en avant à la fin de l'année. Alors, la température se réchauffera, même en hiver.
Jean Boissonnat

0 commentaires: